Le Parc Naturel Régional Périgord-Limousin vient de faire l'objet d'un inventaire complet. Quatre ans de travail pour un ouvrage remarquable mettant en valeur les sites de ce parc qui englobe 74 communes.
Certains sites du Parc Naturel Régional Périgord-Limousin datant du XVIIe siècle ont disparu, d'autres sont toujours là. Des lieux aujourd'hui répertoriés dans un ouvrage qui met en valeur les sites remarquables et le patrimoine de ce territoire.
C'est une ancienne forge au coeur du PNR à Champagnac-la-Rivière, un endroit d'un autre temps. Du temps où des ouvriers, jusqu'à deux cents, travaillaient à la fabrication de clous et de pointe.
"Je sais que mon grand-père, comme tant d'autres, a travaillé pendant 46 ans ici. Quasiment tous les hommes étaient, soit à la meunerie, soit à l'usine de la rivière." explique Jean-François Vignaud
membre de l'Institut d'Etudes Occitanes du Limousin.
Les forges de Champagnac-la-Rivière avec son haut fourneau et ses "oeils de bœuf" pour évacuer les fumées forment un site remarquable dans ce parc régional. Et ce n'est pas le seul.
Tout au sud du PNR, caché dans les forêts de Jumilhac-le-Grand, la forge de La Vialette est un petit bijou, protégé par les propriétaires du domaine. L'édifice et son haut fourneau datent du XVIIe siècle.
Ce n'est pas du travail, c'est du plaisir !
"Quand je suis arrivé ici il y a 35 ans, il y avait une brèche dans un coin de mur qui était prêt à tomber. Un autre coin est à remonter..." témoigne Alain Jeanroy.
L'eau passait sous une voûte. Une roue donnait de la puissance. Un soufflet activait un mélange de minerai de fer et de charbon de bois qui se déversait dans un gueulard.
Le patrimoine, ce n'est pas que du passé...
Le parc n'est pas figé dans son passé. Des industries sont toujours là, vivantes. L'usine Broussaud, par exemple, et ses fameuses collections de chaussettes, est ancrée dans la modernité. Elle n'en oublie pas pour autant son histoire.
"Nous avons des dessins de chaussettes, chaussettes faites à la main à l'époque sur des machines 100% mécaniques. Ces métiers là n'existent plus. Ces documents sont rares, voire introuvables. Vous avez d'autres usines textiles sur le territoire mais les archives ont disparu", détaille Florian Grollimund, enquêteur d'inventaire.
Des paysans ouvriers
Travailler l'inventaire de ce patrimoine est essentiel. Ne serait-ce que pour comprendre l'histoire de ces hommes, des paysans ouvriers.
"Au début, on était paysans avec un complément de revenu. C'était valable pour l'ouvrier de base et pour le propriétaire de la forge qui avait aussi des fermes, des métaieries tout autour. Tous les propriétaires du coin avaient aussi un domaine agricole. Ils étaient héritiers et l'ont gardé pour la plupart jusqu'au milieu du XXe siècle" analyse Jean-François Vignaud, membre de l'Institut d'Etudes Occitanes du Limousin.
Un inventaire nécessaire pour garder une trace, se souvenir et aider le parc à s'ouvrir à un tourisme attiré par cette époque. Un temps pas si lointain où les souffleries, les bobineuses et les roues hydrauliques faisaient vibrer la campagne.