Entre Razès (Haute-Vienne) et La Croisière (Creuse), l'autoroute est rouverte dans le sens Paris-Limoges depuis ce mardi matin 6 février. L'asphalte avait été détérioré après le barrage des agriculteurs et les feux installés sur la chaussée. Les travaux se poursuivent dans l'autre sens pour libérer la voie jeudi. À condition que la pluie ne complique pas le travail.
La colère des agriculteurs a laissé des traces. Les feux allumés sur les barrages ont fait fondre et fragilisé l'asphalte, en surface et dans les couches inférieures. La Direction des routes avait donc fermé la circulation entre Razès (Haute-Vienne) et le rond-point de La Croisière (Creuse). Conséquence : le contournement routier a densifié le passage dans les villages et les routes environnantes.
A Morterolles-sur-Semme, près de Bessines-sur-Gartempe, les habitants ont eu du mal à sortir de chez eux et s'engager sur la route. "J'ai attendu au moins 5 bonnes minutes. Après j'étais bloqué aux croisements car on se retrouve avec des chauffeurs étrangers complètement perdus qui cherchent leur route", explique Marc, bénévole aux Restos du coeur.
Réouverture progressive
Ce mardi 6 février, la circulation a été rouverte sur l'autoroute dans le sens Paris-Limoges ainsi que la RCEA (de Guéret à Limoges). De quoi désengorger les villages, du moins dans le sens qui roule. La Direction des routes s'affaire pour libérer la voie de l'autre côté.
Nous devons poser plusieurs couches d'enrobé. Il faut attendre qu'elles refroidissent. L'ouverture programmée sera jeudi matin. Un seul inconvénient : la pluie. S'il pleut, on ne peut pas faire la peinture.
Thierry Duchene, responsable du centre d'exploitation de Bessines (Dirco)
La Direction des routes du Centre-ouest estime à 1 million d'euros environ le coût de l'enlèvement des gravats et autres déchets laissés par les agriculteurs ainsi que des travaux de réfection de la chaussée. 1 million rien que pour le point de blocage de La Croisière.
La route est toujours bloquée à Guéret et les pompiers s'occupaient encore ce mardi d'éteindre le feu qui couve en sous-sol. L'étendu des travaux n'est donc pas encore connu et le bilan total pourrait bien doubler.
Le retour de la nationale, à l'ancienne
Avec l'autoroute gratuite en Limousin, on n'avait plus connu un tel trafic sur les petites routes en dehors des fermetures pour la neige, le verglas... et le blocage des agriculteurs donc.
Les restaurants en bord de route ont pu profiter d'une meilleure exposition. Au Bellevue, à Bessines, on se réjouit d'avoir mieux travaillé le midi. "Mais la clientèle du soir, les représentants, a évité le secteur et les bouchons", nous apprend Marie, au comptoir.
Ailleurs, les gérants indiquent qu'ils ont dû faire un peu la police avec les chauffeurs routiers qui prenaient le parking privé de l'établissement sans venir consommer dans leurs murs. Avec le sourire. Et avec philosophie : "C'est passager, plus que deux jours alors ça va..."