Marcel Pinte, dit "Quinquin" fut sans doute le plus jeune résistant de France, pendant la seconde guerre mondiale. Il est mort à l'age de 6 ans, après avoir été agent de liaison pour les maquisards de l'Ouest de Limoges.
Visage d’ange, blouse d’écolier, en 1944 Marcel Pinte n’a que 6 ans.
Et pourtant il est déjà résistant, son nom de code : Quinquin.
Un destin hors du commun qui 76 ans plus tard, fascine encore Alexandre Brémaud, le petit neveu de Marcel, sur les races de son ancêtre.
Pendant la guerre, chez les Pinte, le patriarche c’est Eugène. Chef d’un réseau de résistance, il n’hésite pas a recruter ses propres enfants.
"Les premiers résistants qu’il a entraînés avec lui c’est sa famille, une famille de cinq enfants, cinq enfants qui vont s’engager dans la résistance. Du plus âgé, au plus jeune." Raconte Alexandre Brémaud.
Le petit dernier, Marcel, n’est pas en reste. Son terrain de jeu, c’est la campagne autour de Limoges. Les maquisards s’y cachent, installés dès 1941, dans le hameau de La Gaubertie à Aixe-sur-Vienne (87).
Alexandre Brémaud nous y conduit. "Ici ça servait de grange de dépôt, de stockage d’armement, d’effets, de vivres. Chaque bâtiment avait sa fonction."
Parmi les combattants, dès l’âge de 5 ans, Marcel se voit confier des missions délicates.
"Marcel était un agent de liaison, c’est-à-dire qu’il effectuait des transmissions, il acheminait des messages dans les fermes, les granges, ou dans des points relais. C’est-à-dire qu’il portait le message jusqu’au point relais et là une autre personne emmenait le message encore plus loin."
Marcel, surnommé Quinquin par les maquisards, n’a pas son pareil pour passer inaperçue sur les chemins de traverse. En marchant, Marcel a pourtant l’habitude d’entonner des chants de la résistance, mais jamais les allemands n’ont repéré le bout de chou.
Le 19 août 1944, le destin le rattrape. Un parachutage d’armes, une balle est tirée accidentellement par un maquisard, Marcel s’effondre.
"J’imagine que ça a été beaucoup d’émotions, et puis il faut se remettre dans le contexte, ils ont vécu toute la guerre, le petit Marcel a fait toute la guerre. On est a quelques jours de la libérations de Limoges, des moments décisifs. Ils vont vers la victoire et cet accident arrive à ce moment-là."
Marcel Pinte meurt quelques heures plus tard dans les bras de sa mère.
Aujourd’hui le monument aux morts d’Aixe-sur-Vienne rend hommage « à ses enfants morts pour la France », des mots qui semblent écrits pour lui.
Ce 11 novembre 2020 une cérémonie en hommage au petit Quinquin aura lieu à Aixe-sur-Vienne.