La saison des champignons est ouverte, mais attention cependant à ne pas vous faire surprendre par ceux qui pourraient être toxiques. En un mois, le centre antipoison de Nouvelle-Aquitaine a recensé autant d'intoxications que sur l’ensemble de l'année 2021... À Ambazac (Haute-Vienne), des passionnés ont suivi une cueillette guidée.
"Ça, c'est un champignon qui est très toxique... Enfin, c'est un champignon très connu aussi”.
Dans la commune d’Ambazac (87), une cueillette guidée a été organisée pour recenser les champignons, après de nombreuses intoxications enregistrées en Nouvelle-Aquitaine : en un mois, le centre antipoison de la région en a recensé autant que sur l’ensemble de l’année 2021.
En France, 90% des champignons sont classés comme dangereux
"C'est une belle amanite jonquille... Celle-ci elle est classée dans les très toxiques, mortelles, ça dépend de la quantité", indique Philippe Givernaud, vice-président de la société mycologique du Limousin. Une balade dominicale préventive, mais surtout pédagogique.
Vraiment essayer de deviner et d'avoir une confirmation, parce que, quand on est seul, on voit les champignons, même si on a des livres, des fois on n'est quand même pas sûrs de soi... Et il y a des champignons très dangereux, donc je n'ai pas envie de faire d'erreurs.
Romain Marmande, passionné
"J'ai été très surprise de voir qu'il y a aussi peu de gens qui s’intéressent aux champignons dans une région comme le Limousin. Les gens sont intéressés pour manger les champignons, pour beaucoup de gens, les champignons c'est que les cèpes, mais en fait, c'est un monde qui est extraordinaire de diversité, de couleurs !" s'émerveille Elisabeth Barthelemy, cueilleuse.
En effet, 1 900 espèces de champignons ont d'ores et déjà été recensées par la société mycologique. Des applications existent pour scanner les champignons mais elles sont aussi responsables de bon nombres d'intoxications.
Ce n'est jamais très au point ; on a eu des cas d'intoxications avec des champignons déterminés comme comestibles par l'application, et en fait ça correspondait à des champignons toxiques. Il y a beaucoup de champignons où il y a tout un tas de critères à observer : la texture de la chair, le goût, l'odeur, l'écologie, réactions colorées... Ce sont des choses qu'on ne va pas avoir sur une appli, un téléphone portable.
Michel Ardiller, président de la société mycologique du Limousin
Si la technologie peut faire défaut, les ouvrages trop anciens peuvent aussi être dépassés. Alors les professionnels le rappellent : pour une cueillette réussie, il faut se former et faire vérifier sa récolte à un pharmacien ou à une société mycologique.