Et si nous profitions de cet été pour (re)découvrir quelques uns des monuments qui font le patrimoine du Limousin ? Partons à la découverte du château de Walmath en Haute-Vienne. Un lieu qui aurait complètement disparu si une famille n'était tombée en amour de cette bâtisse alors en ruine.
A Saint-Laurent-les-Eglises, dans les Monts d'Ambazac, le château de Walmath tire son nom de la rivière voisine, la Math. Un joyau, dans un écrin de verdure. Construit sous le second empire, en 1858, Walmath se dresse avec noblesse au coeur d'un parc à l'anglaise. La pièce principale est sans aucun doute la plus belle.
L'étonnante salle de bal, presque théâtrale, avec ses rideaux rouges, ses balcons, ses boiseries, baignée de la lumière de sa verrière, cette salle où les femmes exhibaient leurs robes à crinoline, tombe en ruine quand Françoise et son mari achètent le château il y a 27 ans.
"Nous avons mis pratiquement un an pour juste refaire les vitraux, il nous a fallu trois ans au total pour restaurer cette pièce. Nous y avons tellement travaillé, nous en somme fiers" commente Françoise Duchambon, la propriétaire.
Le domaine s'étale aujourd'hui sur 40 hectares... une paille à côté des 500 hectares de la propriété de Jean-Baptiste Mignon. Au XIXe siècle, ce fils d'une femme de chambre, doué pour les affaires et qui avait fait fortune, fit construire Walmath. "Il y avait plus de 200 personnes qui travaillaient sur le site. Dans les années 1860-1870, c'était l'une des plus grosse fermes de France" détaille Antoine Duchambon.
Plus de deux cents employés sur place, et autant de bouches à nourrir, témoin de cette période faste : la vaste glacière au fond des bois, là où étaient conservées les denrées alimentaires.
Après Jean-Baptiste Mignon, sa fille repris les rênes du domaine. Elle y créa notamment la chapelle, ornée d'une précieuse mosaïque que même les vols et les pillages auront épargnée.
Lorsqu'elle revendit le château, ce fut la fin d'une belle époque. Pas moins de huit propriétaires se succédèrent, indifférents ou dépourvus de scrupules. Ils vendirent le mobilier, les cheminées, les vitraux. Cible de pilleurs, le château ravagé par la négligence et le temps, se délabra peu à peu.
"A l'époque, lorsque nous sommes arrivés, on entrait par les fenêtres, les portes étaient à terre, piétinées" se souvient Françoise Duchambon.
Depuis 1994, pièce après pièce, les Duchambon ont restauré Walmath, des travaux aujourd'hui financés par la location du château, une activité mise à mal par la crise sanitaire.
Objectif pour Charlène Kulunkian, la gestionnaire du domaine, faire que le site soit de plus en plus beau, pour accueillir de plus en plus de monde. "Chaque année, avant le Covid, 100 mariages y étaient célébrés chaque été". Sauvé de l'oubli et de la décrépitude, Walmath a désormais retrouvé sa place parmi les trésors de notre patrimoine et ne demande qu'à y rester.