Arrivée d'un médecin espagnol à Arnac-la-Poste

Bonne nouvelle pour Arnac-la-Poste ! Privé de médecin depuis près de deux ans, ce petit village vient d'en retrouver un. Très attendu, le docteur Triguéros est originaire d'Espagne et a pris ses fonctions lundi 15 juillet.

C'est un jour pas comme les autres pour les 1000 habitants d'Arnac-la-Poste, commune du nord de Limoges. Depuis lundi 15 juillet, ils ont enfin un nouveau médecin.

Le docteur Manuel Trigueros Alamo est Espagnol. Après avoir exercé dans des hôpitaux, il débute tout juste son activité de médecin de campagne.

"Je lui souhaite la bienvenue ! J'espère qu'il nous soignera bien et que nous, nous serons bien avec lui !"


A Arnac-la-Poste, la nouvelle est reçue avec enthousiasme par les habitants.

Et pour cause : avant l'arrivée du praticien, le cabinet est resté vide pendant deux ans. Le départ du médecin généraliste précédent, un an seulement après son arrivée, a contraint les patients à aller consulter plus loin.

Alors pour garder son nouveau médecin le plus longtemps possible, la commune ne regarde pas à la dépense.

L'Etat ne joue pas son rôle.


Les locaux du cabinet, entièrement équipés, sont par exemple mis à disposition gratuitement. Une nécessité pour la maire du village Mariane Déverines qui assure que "toutes les recherches de médecin faites jusqu'à présent étaient restées sans solution"

Selon elle, "l'Etat ne joue pas son rôle" ce qui oblige les municipalités et les collectivités locales à se substituer et à consentir elles-mêmes les efforts nécessaires pour recruter un nouveau praticien.
 

Comme beaucoup de communes rurales, le village d'Arnac-la-Poste est confronté aux problèmes des déserts médicaux. 

Selon une enquête du Journal du Dimanche publiée en mai dernier, près de 8 millions de Français vivent dans un désert médical et ne peuvent pas consulter un praticien plus de de deux fois par an, faute d'en avoir un à proximité. 4,4% de la population réside à plus de 45 minutes d'un cabinet de pédiatre, d'ophtalmologue, de gynécologue ou de psychiatre.

D'après le ministère de la Santé, il manquerait des médecins généralistes dans 11 329 communes de France, soit une ville sur trois. 

Le Limousin n'est pas épargné par le phénomène des déserts médicaux. En 2018, la Haute-Vienne compte 412,5 médecins pour 100 000 habitants. C'est plus que la moyenne nationale : 304,9. 

En revanche, la Creuse et la Corrèze sont quant à elles moins bien loties avec respectivement 233,9 et 279,5 médecins pour 100 000 habitants.
 
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La cause du problème est connue en France. Seulement 8 000 nouveaux praticiens sont formés chaque année, contre 13 000 en 1970. Les départs à la retraite se sont multipliés par six en dix ans. 

Pour remédier à ce phénomène grave, la ministre de la Santé Agnès Buzyn défend un projet de loi qui doit permettre un meilleur accès aux soins sur le territoire.

Il prévoit notamment la suppression du « numerus clausus » et du concours limitant le nombre d’étudiants admis en deuxième année d’études de médecine, sages-femmes, dentaire ou pharmacie. Cette suppression sera effective à la rentrée 2020, avec pour objectif d’augmenter d’environ 20 % le nombre de médecins. Mais les premiers effets ne devraient se voir qu'au bout d'une décennie.

Le texte doit être définitivement adopté par un vote ultime du Sénat ce mardi 16 juillet.
 
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