Au pays de l'arbre et de l'eau, les panneaux solaires sont-ils les bienvenus ?

Les habitants d'Oradour-sur-Vayre, au sud-ouest de la Haute-Vienne, pourraient bien voir s'implanter sur leur commune 30 hectares de panneaux photovoltaïques. Ceux-ci seraient installés sur des parcelles aujourd'hui occupées par des cultures biologiques et c'est là, entre autres, où le bat blesse. 

"Nous n'avons rien contre les panneaux solaires, au contraire, mais pas à la place d'une culture biologique", explique Laurent Martin le président de Vayre Oradour Defense Environnement, l'association d'habitants de la commune attachés à la préservation de l'environnement.

Le projet est cependant privé, sur des terres qui le sont tout autant : une parcelle de 47 hectares, actuellement occupée par une culture de sarrasin biologique. Les panneaux photovoltaïques s'étendraient sur une surface de 30 hectares, le reste comprenant des bâtiments et espaces de circulation.

"Ailleurs, comme à Rochechouart qui est tout près par exemple, les panneaux sont installés sur des surfaces qui sont déjà artificialisées ou sur des bâtiments. Ici le projet impacterait beaucoup trop la biodiversité", explique Laurent Martin.

D'autre part, le paysage serait lui aussi fortement modifié. Le prix de l'immobilier aussi par conséquence d'après le président de l'association.

Le hameau des Brégères se situe tout à côté de ces 47 hectares. Pour Marie Talon, une riveraine, le projet est une hérésie : "C'est certes un projet privé, mais qui nous concerne tout de même dans la mesure où nous habitons un hameau qui va être encerclé par cette usine photovoltaïque. Nous sommes dans un village préservé, avec des maisons du XVIIe et du VIIIe siècle. On aime la qualité de vie du village, on aime les paysages aussi, on appelle notre secteur le pays de l'arbre et de l'eau et pour tout un tas de raisons ce projet nous dérange"
 


Pour l'entreprise qui porte le projet, le site est parfaitement compatible car il n'est pas classé en zone agricole.  Et l'impact environnemental serait faible : pas de béton au sol donc aucune artificialisation. Selon Sébastien Fenet Directeur de Corfu Solaire, le projet global renforcerait même l'activité agricole. "Le projet photovoltaïque va non seulement permettre la poursuite de la culture du sarrasin, mais va aussi permettre le développement d'autres pratiques agricoles qui elles ont un intérêt notamment en terme de biodiversité".

L'association Vayre Oradour Défense Environnement a contacté la préfecture de la Haute-Vienne, sans réponse.

Elle s'apprête à contacter la préfecture de Nouvelle-Aquitaine. "La préfète de Nouvelle-Aquitaine a validé un nouveau schéma de développement du territoire, dans lequel est mentionné la préservation du foncier agricole, le développement de l'agriculture biologique, mais aussi du photovoltaïque, préférentiellement sur des terres artificialisées." Précise Laurent Martin.

Si le projet voit le jour, la production d'électricité devrait alimenter, selon l'entreprise Corfu Solaire, plus de 7 000 foyers. Mais pas avant 2023.
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