Les parents d'élèves et les enseignants du collège Louis-Jouvet, à Bellac, se mobilisent pour conserver un poste d'infirmier scolaire. Ce dernier pourrait être réaffecté sur Limoges dès la rentrée 2023/2024. Hors de question pour les acteurs locaux.
"C'est un NON catégorique ! On ira jusqu'au bout !", lâche Hugues De La Salle, l'un des représentants des parents d'élèves du collège Louis-Jouvet, à Bellac. A la rentrée 2023/2024, l'établissement devrait perdre un poste d'infirmier ou d'infirmière scolaire. Ce dernier ne devrait pas être supprimé, mais réaffecté sur Limoges, ce qui équivaut à la même chose pour les élèves, les parents et les personnels enseignants de la cité bellachonne, qui ont manifesté ce lundi en présence d'élus locaux.
"Lorsque nos enfants ont un problème, il n'y a pas assez de personnel de santé pour s'occuper d'eux, alors, si on nous supprime un poste... L'autre jour, mon fils est tombé, on m'a appelé pour aller le chercher immédiatement, car les personnes qui étaient là n'étaient pas qualifiées pour s'occuper de lui. Si je n'avais pas pu le récupérer, il aurait été emmené aux urgences. Avec ces méthodes, l'Éducation Nationale est en train de créer une nouvelle problématique en rejetant ses problèmes sur les autres", insiste Hugues De La Salle.
Recrutement complexe et nombreux vacataires
Contacté, le Rectorat reste muet sur le sujet, car la gestion des infirmières et des infirmiers scolaires est très sensible. Car le recrutement de ces personnels est compliqué, et avec de nombreux vacataires, comme nous le confie une infirmière, qui a voulu rester dans l'anonymat : "au niveau du salaire, c'est le jour et la nuit entre les infirmières scolaires et les infirmières libérales. Et puis, on travaille souvent sur plusieurs établissements".
Une situation dans laquelle il est difficile de mettre en place les actions de prévention demandées par l'Éducation Nationale, dans son parcours éducatif de santé par exemple, qui doit selon le texte "préparer les élèves à prendre soin d’eux-mêmes et des autres, à devenir des citoyens responsables en matière de santé individuelle et collective".
Ce que l'on reproche, c'est la méthode comptable, mathématique et froide de l'utilisation des tableaux Excel
Gilles Edme, vice-pdt de l'association de Défense des usagers du service public (DUSP 87)
De son côté, l'association de Défense des usagers du service public dénonce également la gestion du Rectorat :"Ce que l'on reproche, c'est la méthode comptable, mathématique et froide de l'utilisation des tableaux Excel, pour fermer des classes ou gérer les personnels enseignants. On ne veut pas voir partir les populations rurales vers les centres urbains, mais avec ce type de décisions arbitraires, on ne fait qu'accélérer le processus", assène Gilles Edme, le vice-président de l'association.
La décision du Rectorat concernant le maintien, ou non, de ce poste d'infirmier/infirmière scolaire au collège de Bellac en septembre sera prise vendredi 17 mars, lors d'un comité paritaire. D'ici là, les parents mobilisés demandent à rencontrer la sous-préfète de Bellac et la rectrice d'académie. Un rassemblement est programmé, ce jeudi 16 mars, devant les locaux de la sous-préfecture.