Comme chaque année depuis 10 ans, nous sommes sollicités pour compter les oiseaux qui passent par nos jardins, nos balcons ou que l'on peut observer dans les parcs. Une heure de notre temps pour aider l'Observatoire des oiseaux des jardins à évaluer la population des espèces observées.
Une participation au recensement en augmentation
Chaque dernier week-end de janvier depuis 10 ans, l’Observatoire des oiseaux des jardins, géré par la LPO et le MNHN, compte sur les données recueillies sur la plateforme participative pour élaborer son bilan annuel.
Lancé en 2012, ce dispositif est devenu le plus important dispositif français de sciences participatives impliquant le grand public. Les résultats confirment les tendances observées dans la nature par les experts.
Le but ? faire un état des lieux des espèces, de leur population et leurs lieux de vie.
En remplissant un formulaire d’inscription sur le site de l'Observatoire des oiseaux de jardins, vous vous engagez à compter et noter tous les oiseaux observés pendant une heure. Pour aider à les reconnaître, une fiche est disponible avec le dessin de chaque espèce.
La participation progresse chaque année, dix fois plus depuis 2012. Ce sont 24 048 contributeurs qui se sont manifestés lors du dernier comptage de janvier 2022. Environ 6,5 millions d’oiseaux ont ainsi été comptabilisés pendant près de 115 000 heures d'observation dans 100.000 jardins.
Une action citoyenne qui rend les observateurs "acteurs de la protection des espèces d’oiseaux de leur territoire" précise le site de l’Observatoire des oiseaux des jardins. Des fiches mises à leur disposition les aident à mieux les connaître et les protéger.
Ce week-end nous sensibilise à l'opération, tout comme le dernier week-end du mois de mai. Il est cependant possible de participer à ce recensement tout au long de l'année.
Un déclin d'oiseaux toujours confirmé d'année en année
Ce recensement permet notamment de savoir si le nombre d’oiseaux d’une espèce a augmenté, diminué ou au contraire a stagné.
Raymond Mazerolas, adhérent de la LPO pour avoir un jardin d'ornement bien fourni, déplore son constat. "Il y a beaucoup de moineaux cette année, plus que les autres années, en revanche beaucoup moins de mésanges, j'ai dû compter trois mésanges bleues et mésange charbonnière aujourd'hui, j'ai vu deux verdiers d'europe quand habituellement j'en vois beaucoup plus, à une époque il y avait des tarins des aulnes, il n'y en a plus, c'est vraiment triste".
Dans son rapport annuel, la LPO - Ligue pour la protection des oiseaux - note que si certaines espèces voient leur nombre augmenter, comme le pigeon ramier ou le chouca des tours, 11% sont en déclin, comme la mésange noire ou le moineau friquet. 20 % sont stables comme le pinson du nord, le geai des chênes ou le troglodyte mignon et pour 20 % restant, l’évolution est inconnue ou fluctuante.
Pour le comptage du dernier week-end du mois de mai, il ressort que la situation s'inverse au printemps. 41 % des espèces sont en déclin, comme le verdier d’Europe, le merle noir, le bouvreuil pivoine. La corneille noire ou le chardonneret élégant se stabilisent. La linotte mélodieuse ou la huppe fasciée ont plus de chance, leur nombre augmente. Reste une tendance inconnue pour un tiers.
L'usage des pesticides, la disparition drastique des haies bocagères, l'augmentation des zones bitumées pavillonnaires, le dérèglement climatique ont des effet sur les lieux de vie des oiseaux et leur alimentation, avec la baisse continue du nombre d'insectes.