Accident ferroviaire de Brétigny : la SNCF a annoncé ne pas faire appel ce lundi 7 novembre. Neuf ans après le déraillement du train qui avait fait sept victimes et près de 300 blessés, les victimes se disent soulagées. La fin d'une longue procédure judiciaire, le 26 octobre 2022, la SNCF avait été condamnée à 300 000€ d'amende.
L'annonce de la SNCF de ne pas faire appel clôt le long processus judiciaire enclenché après la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge. L'entreprise publique a justifié sa décision auprès de l'AFP par "respect pour les victimes d'abord, pour éviter de leur faire revivre ce drame à travers un second procès."
Le 26 octobre dernier, après huit semaines d'audience, le tribunal d'Evry rendait son jugement, condamnant la SNCF à 300 000 euros d'amende. La SNCF était poursuivie pour homicides et blessures involontaires.
Le 12 juillet 2013, l'Intercités Paris-Limoges déraillait en gare de Brétigny faisant sept morts, 70 blessés graves et plus de 200 autres personnes blessées ou choquées.
Des victimes soulagées
- Pour l'association des victimes de Brétigny, la décision de la SNCF de ne pas faire appel est un soulagement.
"On est satisfaits que la SNCF ne fasse pas appel. Nous aurions souhaité que RFF soit condamné, c'est le seul regret que l'on a. Pour toutes les victimes, c'est une nouvelle étape franchie. Je pense surtout aux familles qui ont perdu un proche. Cela va leur permettre d'engager un processus de reconstruction qui va être long", réagit Jean-Luc Marissal, vice-président de l'association des victimes de Brétigny.
- En juillet 2013, Brigitte Blondy et son époux avaient perdu dans la tragédie, Morgane, leur fille de 26 ans.
"Je ne retrouverai plus ma fille, sur ce point, cela ne change rien. Mais cette justice rendue, c'est peut-être une forme de respect par rapport aux morts. Il aurait été indécent qu'ils fassent appel. Le procès a été bien dirigé, nous nous sommes sentis écoutés par la présidente qui a montré de l'empathie. Après, je ne sais pas si cela servira de leçon, si l'Etat et la SNCF comprendront que le réseau est dans un piètre état", explique Brigitte Blondy.
- Stéphanie Poulidor, cousine éloignée du champion cycliste miaulétou, avait été blessée lors de la catastrophe ferroviaire. Cheville droite touchée, entorse aux cervicales, depuis l'accident, elle souffre d'un syndrome de stress post-traumatique.
"Oui, je ressens du soulagement même si j'aurais aimé que RFF ne soit pas relaxé. Je sais qu'il y a certaines victimes qui ne peuvent plus prendre le train. Je suis militaire de profession et j'arrive à voyager en train deux fois par semaine mais je ne suis jamais rassurée, même encore après neuf ans. Vous savez, ce trauma c'est un bagage, on l'emporte avec soi. On n'a pas le choix, on fait avec", témoigne Stéphanie Poulidor.