Covid-19 : la vaccination doit enfin débuter cette semaine en Limousin

Sous les multiples pressions et accusant un incroyable retard comparé aux autres pays de l’UE, le gouvernement vient de mettre un coup d’accélérateur à la campagne de vaccination en France. Mais le calendrier et les modalités restent flous.

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C’est un peu le grand flou.

Certes, le gouvernement vient d’affirmer sa volonté d’accélérer la campagne de vaccination en France, mais il aura fallu pour cela la pression des scientifiques pour qu’Emmanuel Macron mette à son tour un coup de pression à son gouvernement et aux responsables de la campagne.

En Haute-Vienne, les 4 875 premières doses de vaccins doivent arriver en milieu de semaine au CHU de Limoges. Très probablement mercredi 6 janvier 2020. Les premières injections devraient être faites dès jeudi. "Au mieux" précise le responsable de l’ARS Haute-Vienne "Les doses n’arriveront peut-être que dans la soirée de mercredi, la vaccination débutera en fin de semaine c’est sûr, mais peut être pas dès jeudi", nuance François Négrier.

Pour qui ?

Les premières personnes qui bénéficieront du vaccin seront les résidents des EHPAD, et les salariés de ces établissements s’ils le souhaitent.

"Nous devrions avoir plus de détails concernant les premiers établissements concernés mardi soir" précise François Négrier.

Selon un communiqué de la ville de Limoges, qui gère plusieurs établissements, seuls les EHPAD non concernés par un cluster récent ou actuel sont autorisés à démarrer leur vaccination sur cette première campagne, soit l’EHPAD Le Mas Rome et celui du Roussillon. Selon nos sources, au Mas Rome, seules 21 des 100 résidents pourraient être vaccinés cette semaine. 

Cette première phase vaccinale concerne également les professionnels de santé de plus de 50 ans, les hospitaliers, comme les médecins de ville. Ceux-ci seraient vaccinés dans un centre dédié au sein du CHU de Limoges "où à proximité de celui-ci" explique l’ARS.

La deuxième phase de la campagne doit concerner les personnes dites à risques, les plus de 65 ans et les personnes souffrant de pathologies chroniques ou fragilisant le système immunitaire. Pour ces personnes la vaccination était initialement prévue fin février, elle pourrait finalement commencer début février, voire fin janvier. Elle sera bien entendu gratuite pour tout le monde.

Qui vaccine et où ?

Les médecins ou des infirmier(ers) sous le contrôle d’un médecin.

L’ARS ne sait pas pour l’instant où les personnes pourront être vaccinées. Sans doute dans ces fameux centres de vaccination attenants aux hôpitaux. Tous les hôpitaux du Limousin ou seulement  un seul par département ? La question reste en suspens.

4 875 doses devraient être acheminées en milieu de semaine en Haute-Vienne, le même nombre en Corrèze et idem en Creuse. Or, la Haute-Vienne compte trois fois plus de population que la Creuse, preuve, s’il en fallait une, que les décisions prises depuis Paris ou Bordeaux ne sont absolument pas adaptées à la réalité du terrain.

Sur le plateau de France 3 Limousin Jean-Baptiste Moreua le député LREM de la Creuse soulignait hier soir (03.01.21) que les responsables départementaux des Agence de Santé n'avaient pas suffisament de pouvoir decisionnel, CQFD. "Notre Agence Régionale de Santé est basée à Bordeaux, elle n'a plus la connaissance fine du terrain qu'elle pouvait avoir lorsqu'elle était basée à Limoges et rayonnait sur le Limousin. [...] Il n'y a plus assez de responsabilités au niveau des départements, on a des machins qui prennent des décisions depuis Paris ou depuis Bordeaux qui n'ont rien a voir avec le territoire. Il faut donner davantage de responsabilités aux ARS départementales."

Le responsable de l’ARS Haute-Vienne évoque la possibilité d’une vaccination chez son médecin traitant, mais elle semble très peu probable vu le mode de conservation imposé par le vaccin Pfizer (-80°).

Est-ce trop lent ?

Pour le professeur Pierre-Marie Preux, épidémiologiste à l’Université de Limoges, cette campagne est effectivement beaucoup trop lente.

Ce que tous les scientifiques logiquement constitués pensent c’est que nous sommes ridicules. Il faut véritablement accélérer la vaccination. Le vaccin est la seule arme dont nous disposons pour lutter contre l’épidémie. Je ne comprends pas pourquoi cette campagne de vaccination démarre à ce rythme. 

Professeur Pierre-Marie Preux, épidémiologiste, université de Limoges

Il suffit de jeter un oeil aux chiffres, sur le tableau ci-dessous on voit clairement le retard accusé par la France. 516 personnes vaccinées au 1er janvier, contre près d'1 million au Royaume-Uni, 238 809 en Allemagne, l'Estonie qui compte 1 250 000 habitants a déjà vacciné 5 fois plus de personnes que la France.

« Dès le mois de mars nous pourrons sans doute bénéficier du vaccin AstraZeneca qui a l’avantage d’avoir un mode de conservation classique, comme les autres vaccins que nous avons l’habitude d’utiliser en France, la vaccination sera alors simplifiée et pourra se faire chez le medecin traitant. En attendant l’idéal serait de mettre en place des centres de vaccination ou l’on pourra vacciner un grand nombre de personnes en peu de temps », détaille le professeur Preux.

Celui-ci ajoute qu'il ne faut pas non plus confondre vitesse et précipitation. Au Royaume-Uni et en Allemagne, où la pénurie commence à se faire sentir, il serait question d'injecter une seconde dose d'un vaccin issus d'un laboratoire différent du premier. "C'est une hérésie" nous confie l'épidémiologiste.

Le medecin nous rassure quant aux mutation du virus "le vaccin est efficace contre les variante du virus. Il faut vacciner au plus vite, c'est une course contre la montre."

En pleine réunion de crise le gouvernement pourrait d’ailleurs revenir sur son refus d’installer ces « vaccinodromes » en France, ces espaces dédiées, gymnases, salles des fêtes, transformés, habilités pour pouvoir recevoir de nombreuses personnes rapidement. Cette après-midi, le ministre de la santé, Olivier Veran, a annoncé que "plusieurs milliers de personnes" ont été vaccinées ce 4 janvier.

 

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