Ouvrir les fenêtres : un geste simple, qui sera bientôt encore simplifié avec l’apparition de capteurs de CO2 dans les trente cantines scolaires des collèges du département de la Haute-Vienne.
C’est une nouvelle arme pour lutter contre la circulation du virus dans les établissements scolaires. Un petit boîtier doté de trois voyants : vert, orange et rouge. Il mesure la quantité de CO2 dans l’air et permet donc de savoir quand il faut aérer une pièce. Selon une étude récente, un doublement du taux de CO2 dans l’air multiplie par deux le risque de transmission de la maladie. Le capteur de C02 serait une arme sous exploitée selon certains chercheurs.
Vert, orange, rouge...
Alors que les collégiens et les lycéens feront leur retour en classe lundi, le département de la Haute-Vienne a d’ores et déjà équipé de ce petit boîtier la totalité des cantines scolaires des collèges publics.
Pourquoi les cantines ? “Car c’est une zone très sensible. Il y a beaucoup de passage sur un temps serré. La concentration de CO2 y est importante et il est difficile de respecter la distanciation” explique Frédéric Fredon, directeur des bâtiments pour le Conseil départemental de la Haute-Vienne. “Dès que le voyant passe à l'orange, on demande aux établissements de ventiler” précise Frédéric Fredon.
Quid des salles de cours ? Marianne Corrèze, co-secrétaire académique du SNES-FSU à Limoges, s’inquiète : “On reste parfois plusieurs heures dans un lieu clos avec les élèves. On a des consignes pour ventiler, mais en fonction des conditions climatiques ce n’est pas toujours facile. Le capteur de CO2 nous aiderait vraiment”
Le département assure qu’il est en train de consulter les fournisseurs pour faire l’acquisition de 200 appareils supplémentaires, “Le but c’est d’arriver à une petite dizaine d’équipements par collège” espère Frédéric Fredon. Au total, l’effort financier devrait être porté à environ 20 000 euros, chaque capteur coûtant une centaine d’euros.
Pas avant septembre dans les écoles de Limoges
Si le Conseil départemental semble avoir misé sur ce nouvel outil, qu’en est-il des mairies qui gèrent les écoles primaires ? “On n’a aucun retour” se désole Annabel Roy, directrice d’école et secrétaire du syndicat enseignant UNSA 87. “Les budgets des municipalités sont bouclés et on dépend entièrement des municipalités.”
A Limoges par exemple, les 64 écoles maternelles et élémentaires de la ville en seront bien équipées, mais pas avant la rentrée prochaine.
“On est beaucoup plus dans le pratico pratique” poursuit Anabel Roy. “C’est très éloigné des préoccupations des enseignants dans les écoles primaires. On en est à se demander comment on peut accueillir des enfants quand on n’a personne pour remplacer les enseignants malades”
L'aération des classes fait partie du protocole mis en place par l'Education Nationale. L'aération des locaux doit être la plus fréquente possible. Les salles de classe ainsi que tous les autres locaux occupés pendant la journée sont aérés au moins 15 minutes le matin avant l'arrivée des élèves, pendant les intercours, pendant chaque récréation, au moment du déjeuner (en l'absence de personnes) et pendant le nettoyage des locaux. Une aération de quelques minutes doit également avoir lieu toutes les heures.