Alors que la grande distribution est montrée du doigt par l'UFC Que Choisir sur les marges faites sur les produits bio, nous nous sommes intéressés aux producteurs. A ces éleveurs et maraîchers qui ont fait le choix du bio et qui ne regrettent pas.
Eté 2107, Arnaud et Joannie cueillent leurs premières tomates. Mais le couple a déjà de l'expérience. Pendant 3 ans, ils ont loué le terrain et le matériel d'un fermier voisin. Une reconversion progressive pour être certain d'avoir la main verte… en plus du cœur bio.
Sur près de 3 hectares à A Verneuil-sur-Vienne (87) , Arnaud et Joannie cultivent plus de 100 variétés de légumes…. Une culture biologique exigeante. Pas de quoi surprendre le couple qui a travaillé dix ans dans la recherche en agriculture bio. Mais l'interdiction d'utiliser des produits chimiques de synthèse reste un défi.C'est en fonction des valeurs qu'on a. On aime préserver la nature et on est soucieux de notre environnement, de notre santé. C'était logique qu'on se tourne vers l'agriculture bio. Ici, envisager de faire des légumes avec des produits chimiques et vivre au quotidien dans un environnement avec des produits chimiques, même modérément, c'est pas ce qui nous attirait.
Côté financier, s'ils ont bénéficié d'aides européennes à hauteur de 50% de leur investissement, Arnaud et Joannie tirent leur revenu de leurs productions. Le couple privilégie la vente directe aux consommateurs, un moyen d'éviter les marges des revendeurs.
Après un an d'activité, le revenu du couple est très modeste : 2000 euros par mois. D'ici trois ans, ils espèrent l'équivalent d'un smic chacun.
Christophe Bouzonnie a repris l'exploitation familiale à Rilhac Rancon au seuil des années 2000. Une cinquantaine d'hectares de céréales et une production mixte : élevage bovin et porcin, sa spécialité.
Comme son père , il a choisi l'agriculture biologique. Un élevage sur paille, sur des surfaces deux fois plus importantes qu'en conventionnel. A 43 ans, cet éleveur ne regrette pas son pari :
C’était pour répondre à la demande d'un boucher de Bordeaux qui n’arrivait pas à trouver des porcs en bio. Je n'ai pas vu la partie risquée de l'aventure, même si j'étais le 1er en élevage porcin bio sur la région.
Avec 4 associés, en 2015, Christophe Bouzonnie a créé une épicerie biologique dans une ancienne boucherie où sont commercialisées les productions.
Je suis plutôt heureux dans mon métier. J’ai la chance d’avoir une exploitation dynamique.