Un million de personnes ont participé à la consultation en ligne "Ma France 2022" menée par France Bleu en partenariat avec France 3 et Make.org. Concernant l'écologie, l'évolution vers une agriculture plus responsable ressort. Quels types de pratiques cohabitent en Limousin ? Nous sommes allés à la rencontre de trois éleveurs...
Dans son exploitation de Chéronnac en Haute-Vienne, Boris Bulan possède un cheptel de 170 vaches-mères. Les trois quarts de la nourriture consommée par ses bêtes sont produites sur place. Une agriculture productiviste majoritaire en Limousin, utilisant engrais et pesticides.
"En conventionnel, on utilise encore des pesticides mais il sont encore autorisés. C'est pour répondre à un cadre présent pour avoir un maximum de volume à la sortie. Il faut sortir un volume de viande pour pouvoir vendre et faire fonctionner notre entreprise. Cela reste une entreprise agricole", explique Boris Bulan, président de la FDSEA 87 et éleveur.
Soixante vaches-mères, 200 brebis, à Magnac-Bourg, Frédéric Lascaud favorise l'agronomie, moins d'engrais chimiques, moins d'engins mécaniques. D'année en année, cet éleveur restreint sa dépendance aux produits extérieurs à sa ferme.
"Depuis quinze ans, je sème du lupin de printemps qui m'amène de la protéine avec plus ou moins de succès. J'essaie d'acheter moins d'engrais en valorisant plus le fumier des bêtes, quitte à acheter un peu de paille à l'extérieur. Il y a toujours une part de dépendance. On essaie de la rendre plus acceptable, d'être moins tributaire des variations de prix", témoigne Frédéric Lascaud, porte-parole Nouvelle-Aquitaine de la Confédération Paysanne et éleveur.
Depuis 7 ans, à Verneuil-sur-Vienne, la famille Boissou est productrice de lait bio. Malgré la crise de consommation qui touche ce secteur, elle s'en sort bien. Transformation, vente directe au consommateur, mais le plus important, c'est la régénération des sols.
"L'agriculture n'a jamais demandé à polluer ses sols, à détériorer tout son capital. je reste un repenti d'une agriculture conventionnelle où l'on voit bien qu'il faut augmenter les apports chimiques et autres. C'est ce qui a abouti aujourd'hui à une destruction massive de nos sols...malheureusement" se désole l'éleveur de vaches laitières Philippe Boissou.
Respect de l'environnement, autonomie, diversification et circuits courts, des directions à suivre dans ce monde agricole confronté à une hausse constante des prix des hydrocarbures et des matières premières.