Le 4 septembre 2021 un campement de 1200 sans-abris a été évacué du parc André Citroën de Paris. Parmi eux, 670 ont été répartis au sein des régions pour être pris en charge. Cinquante sont arrivés le jour même en Haute-Vienne.
Ils s’étaient réunis au parc André-Citroën à Paris, devant la préfecture d’Ile-de-France afin de réclamer des solutions d’hébergement, le mercredi 1er septembre 2021. Trois jours plus tard, les 1200 sans-abris, principalement des migrants, ont été évacués à l’occasion d’une opération de "mise à l’abri" du ministère de l'intérieur. Sur ce millier de personnes, 540 ont été prises en charge en Ile-de-France et 670 en régions, selon le schéma national d’accueil des demandeurs d’asile et d’intégration des réfugiés 2021-2023.
Ce matin, parc André-Citroën à Paris : 1204 femmes, hommes et enfants ont finalement pu accéder à un hébergement d’urgence avant d’être orientés vers des solutions plus pérennes. C’est une petite victoire. Ces actions ne devraient pas être nécessaires ➡️ https://t.co/yUpzpjRUYy pic.twitter.com/WA9QtFcoQl
— Utopia 56 (@Utopia_56) September 4, 2021
Le 4 septembre dernier, la Haute-Vienne a accueilli 50 de ces sans-abris, principalement des hommes "pris en charge par les services de l’Etat", annonce la préfecture. "Sur ces 50 personnes, la plupart avait un titre de séjour et une quinzaine seulement a déposé une demande d’asile."
Quelles conditions d’accueil pour ces 50 personnes ?
Arrivée en Haute-Vienne pour être prise en charge, la quinzaine de personnes qui a fait une demande d’asile auprès de la préfecture, doit, selon la procédure, être accueillie le temps de l’instruction de leur dossier et accompagnée par l’Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII). Durant la durée de traitement du dossier, ces demandeurs d’asile ont la possibilité d’être hébergés dans une structure dédiée comme le Centre d'Accueil pour Demandeurs d'Asile (CADA), il en existe trois en Haute-Vienne. Ils peuvent également bénéficier d'une allocation pour demandeur d’Asile (ADA), versée mensuellement et dont le montant varie suivant la composition familiale. "Pendant toute l’instruction de la demande d’asile il y a un accompagnement : la scolarisation des enfants, l’accompagnement à la santé et l’aide à la sortie, explique Magali Meneyrol, directrice générale de l’association Hestia 87 en charge notamment d'un CADA. Puis, s’ils sont déboutés du droit d’asile, ils ont un mois pour quitter le centre d’hébergement. S’ils obtiennent le statut de réfugiés, ils ont trois mois. En France, 25% des demandeurs d’asile obtiennent le statut de réfugié, les autres, on leur propose des programmes d’aide au retour, on les informe", détaille-t-elle.
Et du côté de la trentaine d’autres sans-abris, avec un titre de séjour, transférés en Haute-Vienne, si la préfecture a annoncé que l’ensemble est "pris en charge par les services de l’état", aucune information n’a été donnée sur le type de solutions engagées pour eux spécifiquement. Ces derniers ne bénéficient pas des aides relatives aux demandeurs d’asiles car ils sont en situation régulière dans le pays, peuvent travailler, mais n’ont pas où se loger. Difficile de savoir où ils se trouvent actuellement, voire s'ils sont encore en Haute-Vienne : une source policière nous confie que ces hommes sont totalement sortis des radars, évaporés dans la nature.
Certains ne savaient pas où ils allaient être transférés
Sur les 1200 sans-abris réunis à Paris, 670 ont donc été répartis à travers les régions selon le récent schéma national d’accueil des demandeurs d’asile et d’intégration des réfugiés 2021-2023. Sauf que certains n’étaient pas au courant de leur départ de la capitale. D’après le collectif Réquisitions, cette répartition est un "déplacement forcé", comme le relate 20 minutes. Ces personnes auraient été transférées dans un autre territoire sans en avoir été informées. Une situation à laquelle a déjà été confrontée Magali Meneyrol: "Parfois des enfants sont scolarisés, parfois il y a des membres de leur famille déjà installée, ou des parcours de soins engagés et ils vont se retrouver à des centaines de kilomètres de tout ça", indique-t-elle. Une difficulté pour certains qui avaient déjà commencé à tisser des liens dans la ville où ils se trouvaient.