C'est la toute première fois depuis 230 ans que le public a accès au prieuré d'Aureil (87) à l'occasion des journées du patrimoine ces 18 et 19 septembre 2021. Un lieu qui appartient désormais à la commune, mais qui a déjà eu plusieurs vies, et pour lequel la mairie a de nombreux projets.
L'histoire du prieuré d'Aureil débute au 11ème siècle. Un ermite, nommé Gaucher, né vers 1060 dans les Yvelines, choisit de se fixer en Limousin, sur la petite commune haut-viennoise d'Aureil. Avec l'appui de l'Evêque de Limoges il y fonde un prieuré de chanoines réguliers (contrairement aux moines, les chanoines ne vivent pas isolés du monde, ils célébraient d'ailleurs à l'époque, les messes de la paroisse), et plusieurs communautés de religieuses.
L'église d'Aureil devient une halte emblématique pour les pèlerins du chemin de Compostelle. Une quarantaine d'églises dépendent alors de Gaucher et du Prieuré d'Aureil.
Des chanoines aux Jésuites, puis aux bourgeois
Gaucher meurt en 1140 après une chute à cheval à plus de 90 ans, alors qu'il revenait de Limoges. Il sera canonisé, et Saint Gaucher devient le patron des bûcherons, un métier qu'il avait exercé avant de devenir ermite. L'ordre des chanoines perdure jusqu'au 16ème siècle.
Ce sont les Jésuites qui prennent la suite des chanoines. À leur arrivée en Limousin, l'évêque de Limoges les installe au prieuré d'Aureil. Ils y restent jusqu'à l'expulsion des Jésuites de France en 1762.
Le domaine est ensuite racheté (1796) par une famille de négociants et filateurs de laine, les Noalhier. La famille, par le biais des mariages, étend son domaine sur plusieurs communes. Le prieuré est alors complètement réaménagé en demeure bourgeoise, avec orangerie, parc et jardin d'agrément. Une partie du domaine devient également une ferme.
Le prieuré d'Aureil sera par le suite cédé à d'autres propriétaires privés jusqu'en 2020.
Un bâtiment municipal
Il y a un an, afin de conserver ce patrimoine essentiel, c'est la commune d'Aureil qui a racheté le bâtiment, 340 000 euros. Elle a pour lui de nombreux projets mais pour parvenir à les mener à terme le prieuré doit être rénové. Le coût des travaux est estimé entre 2 et 3 millions d'euros.
Selon les différents scénarii, diverses aides seront sollicitées. Mais elles ne suffiront sans doute pas à réunir la somme nécessaire. Des appels à la Fondation du Patrimoine et à la Mission Bern sont également envisagés. En attendant, la mairie a lancé une cagnotte en ligne afin de lancer les premiers travaux.
Les visiteurs ont eu la chance de pouvoir découvrir ce trésor patrimonial le week-end des 18 et 19 septembre 2021 lors des journées du patrimoine, alors qu'il était fermé au public depuis 230 ans.