Kayak en eaux vives : "En cas de doute, mieux vaut débarquer", les règles de sécurité indispensables pour pratiquer

Le 1ᵉʳ avril 2024, en début d'après midi, les gendarmes poursuivaient les recherches pour retrouver un kayakiste aperçu deux jours plus tôt sur la Vienne. Il semblait en perdition à Aixe-sur-Vienne, selon deux témoins. L'occasion de rappeler quelques règles de sécurité quand on navigue en eaux vives.

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Ce samedi 30 avril 2024, vers 16 h 15, deux témoins auraient aperçu un kayak de couleur noire en perdition à la hauteur du Moulin du Tarn, sur la commune d'Aixe-sur-Vienne. Aussitôt, d'importants moyens de recherche ont été déployés par la gendarmerie de la Haute-Vienne.

Pourtant, en aval du moulin du Tarn, la rivière était en crue et s'étalait sur les côtés. Le courant était donc beaucoup plus faible qu'ailleurs. Selon Stéphane Bordes, président du club d'Aixe-Sur-Vienne, "Un kayak en difficulté aurait pu rejoindre la rive".

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Groupe encadré

Deux heures plus tôt, un groupe de neuf kayakistes licenciés au club d'Aixe-sur-Vienne, a navigué au même endroit. Ils étaient accompagnés de guides diplômés et sont passés sans problème.

Aucun autre licencié du club ne semble avoir pris seul son bateau ce samedi. Car ils ont tous pour consigne de donner leur heure de départ. Ils doivent également appeler quand ils débarquent. 

Si un kayakiste s'est réellement perdu depuis samedi, il s'agirait d'un amateur non licencié à Aixe. L'occasion de rappeler les règles de sécurité de base quand on navigue en eaux vives.

La première de toutes étant de ne jamais pratiquer seul quand on n'est pas un spécialiste. 

L'effet "machine à laver"

En 2006, un père de famille et ses deux fils ont trouvé la mort sur la Vienne à la hauteur de Bosmie l'Aiguille. En avril, ils sont partis naviguer en famille. Ce jour-là, il faisait chaud et le débit de la rivière était important, comme très souvent à la sortie de l'hiver.

Ils ont voulu sauter une digue avec leur embarcation. Mais ils n'ont pas pris assez d'élan et se sont retrouvés pris dans un tourbillon. 

Les kayakistes connaissent tous ce danger. Le "rappel" est un courant qui descend rapidement d'un obstacle, qui va taper dans le fond de la rivière avant de revenir sur l'obstacle. Il est très compliqué d'en sortir quand on n'est pas entraîné.

C'est un phénomène qu'il faut éviter impérativement. Vu de l'extérieur, ce n'est pas un mouvement d'eau très impressionnant. Il faut donc être vigilant et bien connaître la rivière. En cas de doute, mieux vaut débarquer et passer l'obstacle en marchant sur la rive.

Stéphane Bordes

Co-président du club de kayak d'Aixe-Sur-Vienne

Dans cette vidéo, un kayakiste montre ce qu'est un "rappel".

La cravate

Le second piège le plus connu de la rivière est la cravate. Votre embarcation se bloque contre un obstacle. Le courant vient donc la frapper. Pour éviter que le bateau ne se retourne, il est nécessaire de "montrer ses fesses au courant", pour qu'il vienne frapper le dessous du kayak. 

Dans cette vidéo, on explique ce qu'est une cravate et comment s'en sortir.

Pour Stéphane Bordes, "Ce sont des techniques de navigation qu'on ne peut pas connaître quand on est débutant, et qu'on acquière en club en devenant pratiquant confirmé".

Savoir "lire la rivière"

Avant de se lancer sur une rivière, mieux vaut savoir comment et où s'arrêter. L'apprentissage de la lecture de la rivière se fait, elle aussi, en club. Personne ne vous dira comment "faire un stop" si vous achetez un kayak gonflable dans une grande surface pour vous lancer seul pendant les vacances. 

Dans une rivière, il existe des courants, mais aussi des contre-courants. On utilise ces derniers pour s'arrêter. Les contre-courants se trouvent derrière des obstacles comme les rochers.

Pour stopper votre embarcation, il faut savoir amener votre bateau là où il faut. 

Quand les accompagnateurs ont un doute sur la navigabilité de la rivière, ils font une reconnaissance avant d'emmener un groupe.

Stéphane Bordes

Co-président du club de kayak d'Aixe-Sur-Vienne

Dans cette vidéo, on vous explique comment "faire un stop" :

Ne jamais s'accrocher aux branches

Les kayakistes amateurs peuvent être tentés de revenir sur le bord de la rivière, pour s'accrocher à une branche quand ils sont fatigués. 

Il faut à tout pris éviter de le faire, surtout quand le courant est important, selon Stéphane Bordes : "Vous allez vous arrêter, mais le bateau va continuer sa route, se déstabiliser, et vous allez vous retrouver seuls dans la rivière".

"Ça n'est pas en hiver qu'il y a le plus d'accidents"

D'instinct, on se dit que le kayak est un sport d'été, car en hiver, la rivière est froide et dangereuse. C'est pourtant à cette époque que la pratique sportive est la plus développée. Selon Stéphane Bordes, "Les clubs font cela depuis toujours. Et ça n'est pas en hiver qu'il y a le plus d'accidents. Pour faire du ski, il faut de la neige. Pour faire du kayak, il faut de l'eau, et plus, il y a d'eau, et plus on s'amuse".

En hiver, de nombreuses rivières sont fréquentées en Limousin. Sur la Vézère, la descente entre les villages de Vigeois et Estivaux est réputée dans la France entière.

Munis de leur combinaison, d'un tee-shirt en lycra polaire et d'un vêtement étanche, les pratiquants expérimentés n'ont peur de rien. À condition d'être prudent, de bien connaître les règles et de respecter les mesures de sécurité.

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