Annoncée à la fin de l'été, l'augmentation de 45€ à 60€ du forfait nuit, dimanche et jours fériés du personnel soignant de la santé publique va entrer en application le 1er janvier 2024. Pour les organisations syndicales, il n'y a pas non plus de quoi sabrer le champagne.
Elles sont annoncées comme des mesures " d'attractivité inédite" par la ministre de la santé par intérim Agnès Firmin le Bodo. Une partie des personnels soignants va bénéficier, à compter du 1er janvier 2024, d'une majoration de l'indemnité forfaitaire du travail de nuit, des dimanches et jours fériés.
Les infirmières et les aides-soignants gagneront finalement 25 % de plus la nuit, par rapport aux heures de jour. Une augmentation « indexée » sur le salaire, ce qui signifie que plus le soignant est expérimenté, plus il touchera. Jusqu’à 350 euros de plus par mois. Dans le même temps, le travail dominical et les jours fériés seront revalorisés de 20 %, mais cette fois sur la base du forfait qui passe de 50 à 60 euros. Au total, toutes mesures confondues (dont la revalorisation de 50% des gardes pour les médecins), c’est 1,1 milliard de revalorisations pour les soignants.
Annoncée le 31 août dernier, cette revalorisation attendait son décret d'application. C'est chose faite et la première ministre, Elizabeth Borne, l'a rappelé sur son compte X (ex-twitter) ce 23 décembre.
Hôpital public : le travail de nuit et dominical mieux rémunéré pour le personnel non médical
Je m’y étais engagée et nous le faisons : à compter du 1er janvier, le travail de nos soignants la nuit, le dimanche et les jours fériés sera mieux rémunéré.
— Élisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) December 23, 2023
Une juste reconnaissance de l’engagement de celles et ceux qui se consacrent et prennent soin de la santé des Français. pic.twitter.com/m1oea0fopm
Effectives dès janvier 2024, les hausses annoncées concernent d’abord le personnel paramédical travaillant de nuit et le dimanche, ainsi que les médecins de garde. Un geste attendu, mais jugé insuffisant par certaines organisations syndicales.
Les organisations syndicales mesurées
Cette revalorisation est demandée depuis... 20 ans. C'était donc une attente du personnel. Mais du coup, pour rattraper ce qui aurait dû être normalement versé au fil des ans, le compte n'y est pas pour les organisations syndicales. Pour une infirmière ou une aide-soignante qui travaille deux week-end par moi, ça représente 120€ brut.
Pour cette représentante CGT au Centre hospitalier universitaire de Limoges, cette augmentation est naturellement bonne à prendre mais elle est loin de répondre aux attentes du personnel.
Ce que l'on revendiquait, ce dont on avait besoin, c'est d'une véritable augmentation de salaire, puisque les indemnités ne comptent pas pour la retraite, on ne cotise pas sur les primes, donc c'était une véritable revalorisation de salaire qu'il fallait, avec une relvalorisation du point d'indice, et ça aurait concerné tout le personnel de l'hôpital
Florence Metge, secrétaire générale CGT au CHU de Limoges
Au centre hospitalier de Saint-Junien qui emploie 600 salariés, cette revalorisation concernera près de 70% des effectifs.
Mais pour cette déléguée CGT de l'hôpital de Saint-Junien,ne sont bénéficiaires que les soignants, à l'exclusion d'autres corps de métiers qui ne travaillent pas, eux, les dimanche et jours fériés.
Toutes nos autres revendications sur l'état de l'hôpital public restent sans réponse, cette revalorisation est donc nettement insuffisante
Corinne Krebs, déléguée syndicale CGT
Rappelons que la situation des urgences de l'hôpital de Saint-Junien reste préoccupante.