La décision est tombée ce lundi 7 juin 2021, la cour d'appel de Marseille a rejeté le recours de l'assocaition One Voice pour une éléphante âgée de 32 ans, détenue dans un cirque. Samba aurait dû être placée au sanctuaire pour éléphants de Bussière-Galant en Haute-Vienne.
Cela fait 19 ans que l'association One Voice se bat pour sortir l'éléphante Samba du cirque d'Europe, où elle est détenue depuis une vingtaine d'années. L'animal est âgé de 32 ans, elle a été capturée au Kenya où elle vivait avac sa fratrie. Depuis elle est dans un cirque, sans aucun contact avec ses congénères, n'ayant d'interactions qu'avec son dresseur.
Une situation insoutenable pour l'association de défense des animaux qui voit dans ces conditions de détention une violation de l'arrêté du 18 mars 2011 fixant les conditions de détention et d'utilisation des animaux vivants. Celui-ci exigeant que les besoins sociaux et comportementaux de l'animal soient garantis.
Un point également retenu par le vétérinaire indépendant, spécialiste des éléphants, qui a rendu son expertise suite au recours de l'association One Voice.
"La cour d'appel dans ses conclusions met en doute l'expertise du vétérinaire. Evoquant même l'hypothèse qu'il n'ait pas expertisé la bonne éléphante. Or, c'est un vétérinaire totalement indépendant. Actuellement à la retraite il a travaillé de nombreuses années au côté des éléphants au zoo de Rotterdam", explique Muriel Arnal, présidente et fondatrice de OneVoice.
Cependant, cette décision de justice n'étonne pas vraiment Muriel Arnal. Pour son association, le contexte politique actuel, une année électorale, n'est pas favorable à des prises de décisions en faveur des animaux et contre les cirques.
"Une lanceuse d'alerte a recemment publié une note envoyée aux préfectures, et co-signée par les ministres de la Transition écologique, de la Culture et de l'Intérieur. Cette note demande aux préfets la plus grande clémence vis a vis des cirques possédants des animaux sauvages. Rappelant que les décisions annoncées par la ministre de la transition écologique, d'interdire progressivement les animaux sauvages dans les cirques, doivent être appliquées très progressivement", ajoute Muriel Arnal.
Alors que 23 pays d'Europe ont légiféré. Alors que certains pays vont même jusqu'à racheter leurs éléphants aux cirques afin de les dédommager, la France reste une zone de non droit. Malgré les annonces faites à la presse, rien ne se passe.
Le sanctuaire de Bussière-Galant, un lieu essentiel
Depuis qu'elle s'est lancée dans le combat de libérer les animaux sauvages des cirques, One Voice a placé 4 éléphants dans des sanctuaires. Aucun situé en France puisqu'il n'y en avait pas jusqu'à l'installation d'Elephant Haven à Bussière-Galant (Haute-Vienne).
"Au début de notre combat, il y avait 40 éléphants captifs dans des cirques en France. Nous en avons sauvés 4, les autres sont morts dans le cirque où ils ont toujours vécu. Aujourd'hui, il reste 8 éléphants captifs et nous ne cesseront pas de nous battre pour eux", explique Muriel Arnal.
Le sanctuaire de Bussière-Galant est l'unique lieu adapté à l'accueil de ces éléphants en France. Même si les parcs zoologiques sont équipés et disposent d'experts, ils accueillent généralement déjà tous des groupes d'éléphants constitués, dans lesquels il est difficile d'introduire un nouveau congénère, d'autant que celui-ci, ayant généralement vécu seul de nombreuses années, s'adaptera plus difficilement dans une famille déjà bien soudée.
"Aujourd'hui le sanctuaire de Bussière-Galant devrait être plein. Sans lieu comme celui ci nous ne pourrions pas poursuivre notre combat, or nous ne lâcherons rien", conclut Muriel Arnal.