Depuis un an la filière bois souffre de pénurie. Le marché international, notamment chinois, capte une grande partie des matières premières. Résultat les prix s'envolent. Même chose pour le granit. Les tarifs des pompes funèbres risquent d'être impactés à court ou moyen terme.
Il y a quelques semaines nous vous parlions des difficultés à recruter pour la filière bois en Haute-Vienne. Un autre problème touche le secteur depuis le début de la crise sanitaire et tout particulièrement depuis un an : la pénurie de bois pour les entreprises qui le transforment.
L’usine Bernier à Saint-Jory-las-Bloux en Périgord vert, produit chaque jour 400 cercueils en bois. Ici la matière première c’est du pin ou du chêne. Du bois essentiellement issu des forêts de Nouvelle-Aquitaine. Mais depuis début 2021 ces essences sont particulièrement recherchées, notamment pour le marché international. Résultat le prix du mètre cube a augmenté de 15%.
"Pour le marché du bois de pin vous avez les États-Unis. Ensuite pour le chêne il y a le marché chinois qui vient, si l’on peut dire, piller nos forêts françaises", explique Olivier Bernier, co-directeur général du groupe Bernier.
La Chine n'a pas de chênes, c'est une essence qui n'existe pas chez eux, donc ils l'achète chez nous. Ensuite il y a eu des fermetures de marchés, comme la Russie qui a fermé son marché aux Chinois, donc fatalement les Chinois sont venus se servir en France.
Olivier Bernier, co-directeur d'une usine de cercueils en Dordogne
Après avoir écoulé ses stocks, l’entreprise périgourdine n’a aujourd’hui pas d’autre choix que d’augmenter, elle aussi, ses tarifs de 15%. Une situation qui se répercute sur l’ensemble du secteur des pompes funèbres.
À Oradour-sur-Glane, dans cette entreprise Haut-Viennoise, le co-gérant, Hubert Mérigot, se prépare d’ailleurs à d’autres bouleversements, eux aussi dus à la forte tension de certaines matières premières : "On a deux pénuries qui se présentent, le bois pour la fabrication des cercueils et le granit pour la fabrication des monuments funéraires".
On a des groupes qui se sont rabattus sur la fabrication française qui au départ n’était pas prévue pour eux, donc forcément ça fait un surplus de travail pour les granitiers.
Hubert Mérigot, co-gérant de pompes funèbres, en Haute-Vienne
Si ce professionnel s’est engagé à ne pas augmenter ses prix avant 2023, d’autres sociétés pourraient les augmenter plus tôt.
Et pour couronner le tout, le secteur du funéraire, doit également s'attendre à des allongements des délais de livraison.