Le public, de moins en moins au rendez-vous des spectacles

Plus d'un an et demi après le début de la pandémie du Covid-19, les salles de spectacle peinent à faire revenir les spectateurs. Pourtant, il n'y a plus de confinement ni de couvre-feu mais une application du pass sanitaire. Est ce la seule raison de ce désamour ?

Depuis l'été dernier, les festivals ont pu reprendre. Avec une application stricte du pass sanitaire et des gestes barrières. Les saisons des nombreuses structures culturelles de la région ont pu également renaître petit à petit. Mais toutes sont unanimes et font le même constat "le public a perdu l'habitude de venir voir du spectacle vivant". 

Par exemple, l'Opéra de Limoges rivalise d'originalité pour faire revenir son public ... si fidèle auparavant. "Une place achetée, une place offerte !". Du jamais vu dans cet établissement. Cette désafection du public inquiète au plus haut point. Est-ce que cela va durer ? Va-t-on devoir composer avec désormais ? "s'interrogent de nombreux responsables de salles de spectacle.

Les gens ont perdu l'habitude de sortir. Avant, ils sortaient pour se faire plaisir. Aujourd'hui, ce sont les apéros entre amis à la maison qui fonctionnent.

Philippe Labrousse, directeur artistique de Kanopé Production

En clair, seules les valeurs sûres parviennent à attirer du public. Comme le chanteur Jean-Louis Aubert qui était en concert le 27 octobre dernier au Zenith de Limoges devant 4000 spectateurs. Les petites salles, les artistes en émergence, les petites compagnies ont donc du mal à séduire. Elles n'en ont surtout plus l'occasion. Le public leur laisse très peu de chance aujourd'hui.

Le chanteur -guitariste Corrézien Baptiste Ventadour est un artiste prometteur. En mars 2020, il annonçait sa signature au sein du label Play Two. Le jeune artiste de 21 ans s'est produit en première partie de Claudio Capéo notamment. Sa carrière était en train de réellement décoller ai niveau national. aujourd'hui, la situation est très différente pour ces jeunes artistes pourtant prêts à éclore. Leur toute jeune notoriété n'est plus suffisante pour remplir les salles.

Paradoxalement, des groupes commes Les Fatals Picards s'en sortent mieux. Leur notoriété d'une vingtaine d'années et le maintien du lien par le biais des réseaux sociaux leur permettent de réunir leur public lors de leur concert comme à l'Espace du Crouzy à Boisseuil en octobre dernier. Certains disent que l'ambiance y étaient très familiale.

Ce qui est certain, c'est que de nombreux évenements font chou blanc ou presque. A Bessines-sur-Gartempes en Haute-Vienne par exemple, le 23 octobre dernier, Les Improbables du Festival Graines de Rues ont dû annuler certains éléments programmés comme la realisation d'une fresque géante. Peu de candidats se sont présentés. Cette animation s'adressait principalement aux adolescents. "Ils ont du mal à revenir vers nous" déploraient alors un membre de l'organisation. 

Alors le public est-il devenu trop exigeant, trop frileux, manque-t-il de curiosité ? Le pass sanitaire fait-il fuir tout le monde? Ou faut-il être patient et laisser la normalité revenir tout doucement ? L'avenir le dira.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité