Le conflit entre la Russie et l’Ukraine ne sera pas sans conséquences sur l’économie limousine. La flambée des prix de l’énergie et de certains produits, comme les céréales, va jouer bien sûr, mais les échanges entre les deux pays et notre Limousin ne sont pas nuls, et vont aussi être affectés.
Première conséquence de ce conflit aux portes de l’Europe : la flambée des prix de l’énergie.
Carburants, gaz, électricité, toutes ces énergies sont concernées, et ces hausses vont toucher tout le monde, du simple particulier à l’industriel, en passant par le transporteur routier et l’agriculteur.
Dans certains domaines, comme l’agriculture, les précédentes hausses avaient déjà eu un impact non négligeable sur les charges, et voilà qui va grever encore plus les finances.
Deuxième conséquence, le prix des matières premières s’envole également.
Là encore, l’agriculture est particulièrement touchée, notamment l’élevage limousin, alors que depuis plus d’un an, les cours étaient déjà à la hausse.
C’est particulièrement vrai pour les céréales ou les tourteaux, qui entrent dans l’alimentation animale, mais cela concerne également les intrants servant aux engrais.
Et bien sûr, les exportations de bovins limousins sont également atteintes.
Au mois de février, un éleveur ukrainien devait acheter entre 90 et 120 génisses pleines auprès Interlim, entreprise spécialisée dans la génétique de la race limousine. La vente a été annulée.
Seule bonne nouvelle au rayon agricole : selon Laurent Rougerie, président du syndicat de la pomme AOP du Limousin, la filière ne devrait pas être concernée, hors le prix de l’énergie.
Mais d’autres matières premières flambent également, comme le titane, un métal particulièrement utilisé par l’industrie aéronautique.
Or la moitié du titane employé en France provient de Russie, et des entreprises comme Safran à Nexon (87) ou Mécabrive Industrie à Brive (19) connaîtront donc elles aussi des répercussions.
Finalement, hors domaine agricole, et hors énergie, les entreprises limousines seront concernées au cas par cas, suivant les relations commerciales qu’elles entretiennent avec la Russie, l’Ukraine ou les deux pays.
S’il est très compliqué d’avoir des chiffres précis. Legrand, par exemple, ferait moins de 0.2% de son chiffre d’affaires en Ukraine, et moins de 2% en Russie.
Conséquences limitées donc.
Mais les porcelaines Bernardaud auraient au contraire un volume d’affaires conséquent avec la Russie et les pays de l’Est, même si elles refusent d’en communiquer le chiffre.
Conséquences plus importantes donc.
D’ailleurs, selon la Chambre de Commerce et d’Industrie de Nouvelle Aquitaine, le volume des exportations et des importations du Limousin avec la Russie et l’Ukraine, sans être faramineux, n’est pas non plus nul.
Echanges avec la Russie
Le Limousin a exporté pour près de 16.868.971€ vers la Russie en 2021 (contre 273.388.571€ pour l’ensemble de la Nouvelle Aquitaine), et a importé de là-bas pour près de 2 576 018€ (1 002 056 057 € en Nouvelle Aquitaine).
Dans le détail, pour les exportations, elles s’élèvent à :
•5 266 351 € en Haute-Vienne
•11 529 867 € en Corrèze
•72 753 € en Creuse.
Pour les importations, sur la même période :
•1 557 503 €
•391 097 €
•627 418 € pour la Creuse.
À noter que si la part limousine est minime sur l’ensemble de la Nouvelle Aquitaine, l’évolution de ses exportation/importations est elle très importante.
Echanges avec l'Ukraine
Concernant cette fois l’Ukraine, les chiffres sont nettement moins importants pour les exportations (2.517.002€ au total, pour 86.067.505€ pour la Nouvelle Aquitaine), mais relativement équivalent pour les importations (2.498.607€ au total, 93.053.929€ pour la Nouvelle Aquitaine).
Dans le détail encore, les chiffres exportations/importations sont de :
•383 929 € / 397 381 € en Haute-Vienne
•2 125 414 € / 1 881 462 € en Corrèze
•7 659 € / 219.764 € en Creuse