40 ans après : les radios libres du Limousin sont toujours là !

Il y a un siècle, la radio était créée. Il y a 40 ans, en 1981, le monopole d'Etat était levé. Une libération de la bande FM qui a entraîné l'émergence de nouvelles stations dans toute la France. Etat des lieux en Limousin...

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Il y a 100 ans naissait Radio Tour Eiffel, la première station française. Il y a 40 ans, après l'élection de François Mitterrand, les radios profitaient enfin de la libération des ondes. La loi du 9 novembre 1981marquait la fin du monopole d'Etat, elle autorisait des centaines de radios à émettre partout en France. 

RTF, 1ère radio libre en Limousin

En 1980, au dernier étage d'un immeuble de la rue de Corgnac à Limoges, Radio Trouble Fête est un média pirate. Une radio qui émet dans la plus grande clandestinité. Une époque où l'opérateur étatique TDF se charge de brouiller les empêcheurs de diffuser en rond. De nombreuses opérations de police sont alors menées pour saisir les émetteurs illégaux.

"C'était une grande soif de liberté d'expression. Une expression qui était jusqu'alors corsetée, contrôlée, censurée. Il y avait une soif de parler dans tout un tas de mouvements très hétéroclites, des féministes, des occitans, des écologistes...Notre marque de fabrique, c'était le bazar !" Jean-François Biardeaud,  président de RTF

Mieux vaut être pauvre et libre que riche et vendue.

Devise de Radio Trouble Fête

Aujourd'hui, malgré des suppressions d'emplois il y a quelques années, avec ses bénévoles et ses deux salariés, RTF est toujours installée dans le même quartier populaire de Limoges, au val de l'Aurence. Une radio qui compte 3 000 auditeurs journaliers, toujours indépendante, avec la proximité pour maître mot.

"On est proches des auditeurs, on vit avec eux dans l'immeuble. On sait même quand les ascenseurs sont en panne et que Limoges Habitat n'est pas venu les réparer. On connaît les véritables problèmes des habitants." Yasmine Kichou, journaliste à RTF

Qu'est-ce qu'une radio libre ?

Après 1981, de nombreuses radios ont éclos en Limousin, citons, entre autres, Radio Porcelaine, la regrettée Radio Brive, Jazz FM, plus tard Kaolin, Beaub FM… Certaines n’ont pas survécu mais le maillage du territoire reste fort, une vingtaine de stations continuent d'émettre en Limousin.

"Notre force, c'est l'hyper proximité. Pour notre réseau du Groupement des Radios Associatives Libres du Limousin, on arrive à fournir à 13 radios deux éditions d'information le matin et le soir. Les radios sur le territoire limousin font remonter leurs infos et les zones sont bien couvertes.", explique Sébastien Péjou, le responsable de l'information du G.R.A.L qui fédère 13 radios libres en Limousin.

Une radio libre n'est pas une radio commerciale. Pour être radio libre, il faut répondre à certains critères :

  • Avoir des ressources publicitaires inférieures à 20% de son chiffre d’affaires
  • Répondre à certaines missions : favoriser les échanges entre les groupes sociaux et culturels, l’environnement, le développement local, la lutte contre l’exclusion

L'Etat met la main au porte-monnaie

Si une radio libre ne répond pas aux critères cités ci-dessus, elle n'obtient pas de fréquence et de financement de la part de l'Etat. Peu ou prou, le Fonds de Soutien à l'Expression Radiophonique locale (F.S.E.R) apporte 30 millions d’€ par an aux radios libres. 

Une enveloppe stable mais comme le souligne Denis Lespiaut, président du G.R.A.L  : "Il y a de plus en plus d’opérateurs. Un des problèmes, c’est comment financer le passage au numérique non prévu dans la loi de 1986 qui ne parle que des voies de diffusion hertziennes."

"Une autre fragilité, c'est le modèle économique. Nous fonctionnons avec 50% de subventions directes de l'Etat, le reste, ce sont des financements locaux. Certaines collectivités territoriales comme la région Nouvelle-Aquitaine n'ont même pas de Contrat d'Objectifs et de Moyens pour aider les radios associatives. C'est problématique et il ne faudrait pas laisser mourir ces médias locaux qui sont des acteurs nécessaires au territoire.", ajoute Denis Lespiaut.

Le 27 mai dernier, la députée haut-viennoise Marie Ange Magne a déposé un rapport de soutien aux radios libres sur le bureau de Roselyne Bachelot.  L'avenir dira si la ministre de la culture suivra ou non ces préconisations...

En attendant, c'est la fête de la radio !

40 ans de radio, cela se fête. A Brive comme ailleurs en France, pour célébrer les 100 ans de la première radio et la libération des ondes depuis 1981, les stations locales se mobilisent pour faire vivre du 31 mai au 6 juin la 1ère fête de la radio. Tous à vos postes ! 

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