Les Ostensions septennales permettent d'honorer les Saints limousins. L'ouverture de la châsse de St Martial, premier évêque de Limoges, se déroule ce samedi 15 avril 2023 en présence de l'ambassadeur du Pape en France.
Les Ostensions septennales limousines trouvent leur origine en 994. Cette année-là, le mal des ardents dévastait la région. Cette maladie est provoquée par la consommation de seigle et donne la sensation de brûler littéralement de l'intérieur.
Les croyants ont eu l'idée de sortir les reliques de St Martial et de les emmener en procession sur le point culminant de la ville. Quelque temps plus tard, l'épidémie a miraculeusement disparu.
VIDEO. L'histoire des Ostentions limousines
Le nonce apostolique à Limoges
Dans chacune des communes ostensionnaires, la présentation du drapeau à la population et l'ouverture de la châsse contenant les reliques du saint célébré sont des moments très importants.
Samedi 15 avril au matin, la châsse de St Martial, évêque évangélisateur du Limousin et de l'Aquitaine, a dans un premier temps été déplacée en vue la cérémonie de l'après midi et la procession du soir.
Le nonce apostolique, ambassadeur du Vatican en France, est présent tout au long de la cérémonie. C'est la première fois depuis 1947 qu'un si haut représentant de l'Église se déplace ainsi à Limoges pour les ostensions. Pour Monseigneur Celestino Migliore, "c'est une expression de piété populaire très importante, car ça met ensemble l'aspect religieux, mais aussi folklorique et social. C'est très important pour tout le monde, y compris ceux qui ne sont pas chrétiens ou catholiques. Il y a toujours une inspiration vers quelque chose qui est au-dessus de nous. Les ostensions nous rappellent ces valeurs".
Limoges semble être au centre des attentions de l'Église Catholique, puisque cette année, l'église St Michel Des Lions est devenue une basilique. C'est ici que s'est dérouléé la cérémonie dans l'après-midi.
Limoges méritait une basilique. C'est une manifestation particulière d'unité avec le St Père à Rome.
Monseigneur Celestino MiglioreNonce apostolique en France
Un rituel immuable
A 14 heures précise, la cérémonie a débuté par une procession de l'ensemble des représentants de l'Eglise Catholique. Monseigneur François Renard, recteur de la basilique est le premier à avoir pris la parole : "il est étonnant en 2023, de montrer des ossements desséchés à la foule. Mais quand les reliques passent parmi les fidèles, ils voient avant tout St Martial".
4 clefs sont nécessaires pour ouvrir la châsse de St Martial. L'une d'entre elle est confiée à l'évêque. Les trois autres sont détenues par le maire de Limoges, le prêtre de St-Michel-des-Lions, et le 1er Bayle de la grande confrérie de Saint-Martial.
Les ecclésiastiques portent tous une étole portant le blason de Limoges et de ses Saints.
La relique de l'évêque évangélisateur de Limoges est ensuite sortie. A l'intérieur du reliquaire, se trouve le procès verbal établi il y a 7 ans. Il décrit l'état exact du chef de St Martial.
Un médecin s'approche alors de l'autel pour un nouvel examen. Tel un légiste, le Docteur Pierre Bourras dit à la foule : "Cette boîte crânienne est de couleur acajou. Elle est indemne et ne présente aucune trace de fracture. La mandibule et la boîte crânienne sont reliées par des fils de fer (...) Il manque exclusivement la partie externe et basse de l'orbite gauche. Les os du nez sont intactes. Il n'existe pas de dents au niveau du maxillaire supérieur".
Monseigneur Bozo, évêque de Limoges, présente ensuite le Saint à toute l'assistance. Toutes les personnes présentes le voient de très près pour pouvoir le célébrer à leur guise quand il fait le tour de la basilique. St Martial est ensuite présenté aux fidèles qui n'ont pas pu entrer.
A l'extérieur, tous les limougeauds présents ne sont pas de fervents catholiques. Les ostensions septennales sont avant un marqueur culturel important dans leur vie : "On est émus. C'est quelque chose qui est vraiment à voir".
Marie Hélène Flacassier habite Limoges. Elle ajoute : "On est là par hasard. On est venus partager ce moment. on est chrétiens baptisés, mais on est pas pratiquants. On est un peu des brebis égarées. Les Ostensions font partie de notre culture de chrétien. C'est un moment de la vie locale et régionale important."
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