Violences sexuelles et sexistes dans les transports en commun : campagne de sensibilisation en gare de Limoges

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En France, 87% des femmes déclarent avoir déjà été victimes de harcèlement ou de violences sexistes ou sexuelles dans les transports en commun. ©André Abalo

87% des Françaises ont déjà subi harcèlement, agression sexuelle ou sexiste, ou viol dans les transports en commun. À la gare de Limoges, ce 27 novembre, une opération était organisée pour sensibiliser contre ce type de violences. L'occasion de faire un point sur la loi, expliquer les gestes à adopter en tant que témoin et rappeler l'ampleur du fléau.

"Contre les agressions, levons les yeux." Dans le hall de la gare de Limoges, ce lundi 27 novembre, tracts et flyers étaient distribués pour sensibiliser contre les violences sexuelles et sexistes dans les transports en commun. Une campagne nationale à l'initiative du gouvernement.

Les objectifs sont multiples : sensibiliser sur ce fléau qui touche au moins 87% des Françaises, rappeler la loi et les sanctions, encourager à signaler toute situation de violence sexiste ou sexuelle et expliquer les gestes à adopter lorsque l'on est témoin d'une agression sexuelle ou sexiste.

Comment réagir lorsque l'on est témoin ?

Si ça vous arrive, savez-vous comment réagir ?

"Euh non, pas vraiment. Mais je pense que c'est le but de cette sensibilisation car cela arrive à beaucoup de gens et beaucoup de gens se taisent", affirme Lola.

"Cela ne m'est jamais arrivé. J'aurais tendance à dire qu'il faut chercher de l'aide à côté mais on entend souvent dire qu'il n'y en a pas... Donc si ça m'arrive, j'avoue que je ne saurais pas trop comment réagir", estime pour sa part Pauline.

"Je vois que cela arrive à certaines personnes et cela m'arrive à moi aussi. Cela arrive assez souvent, je dirais pas tous les jours mais presque. Quand je vois que ça arrive à quelqu'un, je n'hésite pas à réagir. Quand cela m'arrive à moi, c'est différent", confie Jade.

Si vous êtes témoin d'une agression sexuelle ou sexiste, l'association Stop harcèlement de rue préconise la méthode des 5 D :

  • Direct : aller interpeller directement l'agresseur
  • Distraction : se faire passer pour une amie de la victime afin de distraire l'agresseur
  • Delegation : demander à une personne ressource d'intervenir (le chauffeur d'un bus par exemple)
  • Delay : agir même après les faits, en demandant à la victime si elle a besoin d'aide
  • Document : filmer ou prendre des photos de la scène pour apporter des preuves à la police (ne pas publier en ligne sans l'accord de la victime)

De l'outrage sexiste au viol

"On peut tous être amenés à avoir des comportements inappropriés ou déplacés, en prendre conscience est déjà une grande avancée. En tant que femme, homme, qu'on soit hétéro ou gay, on est constamment ramenés à certaines cases comme "t'as un beau cul, tu ressembles à un vrai homme" etc. Ce sont des agressions qui, même si elles sont banalisées, restent violentes pour les personnes qui l’entendent", dénonce Victor.

Les violences sexistes et sexuelles peuvent en effet prendre des formes multiples : de l'outrage sexiste au viol, la palette est large.

"On va rappeler la loi aux gens pour identifier les comportements punissables comme l'outrage sexiste, qui peut être un sifflement, un regard insistant ou suivre la personne, mais aussi le harcèlement, l'exhibition, le voyeurisme, les menaces sexuelles et sexistes, l'agression sexuelle et le viol", explique Fabrice Deguillen, responsable de la sûreté en gare de Limoges.

Siffler ou regarder quelqu'un avec insistance, pour un homme, ce sera un geste anodin. Pour une femme, cela va la rendre mal à l'aise. Dès l'instant où il y a un malaise, on rentre dans une atteinte à caractère sexiste ou sexuelle.

Fabrice Deguillen

responsable de sûreté à la gare de Limoges

En Limousin, une trentaine d’agents en civil va circuler dans les trains et les gares pour sensibiliser à cette problématique.

En cas de harcèlement ou d'agression survenue dans un train, le numéro à composer est le 31 17. Les peines peuvent aller jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.

Le numéro d'urgence 39 19, gratuit et anonyme, est également ouvert tous les jours, 24h sur 24h, pour les femmes victimes de violences.

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