La municipalité de Limoges a décidé de taxer les locaux commerciaux inoccupés depuis plus de deux ans pour obliger les propriétaires à louer. Ils sont 121 à être concernés par cette mesure et la taxe pourra aller jusqu’à 40 % de la valeur locative du local.
Les vitrines inoccupées dans les rues de Limoges pullulent dans le centre-ville. Souvent synonyme de mauvaise santé économique, des locaux sont vides depuis des années notamment dans la rue Adrien Dubouché. Un fait qui déplaît à bon nombre de commerçants.
"La verrue de la rue"
L'ancien commerce fait tache pour beaucoup de commerçants de la rue limougeaude. "Le local est dans un état catastrophique. Les passants, et nous-même, le surnomment la verrue de la rue. Cela veut tout dire ..." s'attriste Ryan Fontaine, président de l’association des commerçants d'Adrien Dubouché.
Le propriétaire possède tout l’immeuble depuis 5 ans et habite en région parisienne. Cette année, il a reçu une taxe de 500 euros, décidée par la mairie de Limoges. Elle doit l’inciter à faire un effort pour que sa vitrine reprenne vie.
"Mais je n'ai aucune proposition, aucune offre. J'ai une agence qui s'en occupe. Je l'ai proposé à des associations mais je n'ai pas de retour", raconte Patrick Doblas, propriétaire de l'immeuble.
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Une taxe allant jusqu'à 900 euros
En tout, à Limoges, 121 propriétaires ont reçu la taxe de vacance commerciale. Pourquoi autant de magasins vides ? Les loyers sont parfois trop élevés, mais les raisons sont multiples pour cet ancien commerçant limougeaud.
"Vous avez des propriétaires en centre-ville qui ont aménagé des immeubles pour des locations classiques voire pour des locations à destination touristique. Il est bien compréhensible que ces personnes ne souhaitent pas avoir de commerces en dessous de chez eux", explique Michel Cubertafond, ancien commerçant à Limoges.
Pour un local de 40 m² en centre-ville, la taxe pourra aller jusqu’à 900 euros, s’il est vide depuis plus de quatre ans. Pour la mairie, le but n'est pas de faire des rentrées fiscales. "Elle cherche à rentrer en contact avec les propriétaires pour entamer une discussion avec eux et voir avec eux s'il est possible de faire évoluer leur local", témoigne Rémi Viroulaud, adjoint au maire chargé du commerce
Cette nouvelle taxe devrait rapporter autour de 60 000 euros par an à la mairie.