La chaîne d'abattage des porcs est à l'arrêt depuis mi-septembre à Limoges. Vendredi 29 septembre, lors du conseil communautaire, Limoges-Métropole a annoncé avoir trouvé une solution pour les éleveurs : leurs porcs pourront être abattus à Villeneuve-sur-Lot dans le Lot-et-Garonne.
L’abattoir de Limoges est dans une situation très délicate depuis l'été dernier : en juillet, un sous-traitant mettait la clef sous la porte et depuis mi-septembre la chaîne d’abattage des porcs est à l’arrêt faute d’entretien. La Confédération Paysanne et la Coordination Rurale avaient donc prévu une manifestation, vendredi 29 septembre, devant l’ancien Hôtel de Région où se tenait la séance de Limoges-Métropole. Finalement, le rassemblement n'a pas eu lieu, puisqu' une solution pour les éleveurs de porcs a été trouvée.
Les bêtes pourront être abattues à Villeneuve –sur-Lot, dans le Lot-et-Garonne, soit à plus de 250 kilomètres de Limoges... "Il fallait qu’on trouve une solution assez rapide. Les porcs vont aller se faire abattre et revenir jusqu’à l’abattoir de Limoges et ça va reprendre un cours normal. Pour les gens sans solutions (les éleveurs, ndlr) ils vont avoir une solution. Je pense que ça va être un coût d’ailleurs assez intéressant", estime Bertrand Venteau, président de la Chambre d’Agriculture de la Haute-Vienne.
Il fallait trouver une solution. Je n’ai pas dit que c’était la bonne.
Bertrand Venteau, président de la Chambre d’Agriculture de la Haute-Vienne.France 3 Limousin
"La bonne, ça serait d’avoir un outil local sur le long terme, mais il fallait en trouver une et on en a trouvé une. Pour un établissement public qu’on est, on s’est plié pour rendre service aux agriculteurs et c’est totalement normal."
"Pas de procès d'intention"
Dans cette affaire, il ne faut pas oublier le rôle de Limoges-Métropole. Cette dernière va devoir mettre la main à la poche pour aider au transport des bêtes. Son président, Guillaume Guérin, rappelle que la gestion de l’abattoir ne fait pas partie de ses compétences : "C’est un choix politique qui est fait, celui de continuer à avoir un outil public au service du monde agricole sur un territoire. C’est un choix politique que je fais et que j’assume. Mais pas de procès d’intention. Je suis obligé de faire de la voirie, du transport en commun, d’assumer les compétences de l’intercommunalité. L’abattoir n’est pas une compétence de l’intercommunalité."
C’est un choix politique de pérenniser ce service public qui ne vit que grâce aux gros apporteurs agro-industriels. C’est un équilibre qui est compliqué à trouver. Là, on a une problématique sur le porc, on va y répondre.
Guillaume Guérin, président de Limoges-MétropoleFrance 3 Limousin
Reste la question du devenir de cet abattoir public, qui, de toute façon, va devoir être modernisé.