La chaîne d’abattage des porcins de l’abattoir de Limoges est à l’arrêt depuis une semaine en raison d’une panne due à sa vétusté. Les éleveurs doivent s’adapter dans l’urgence et s’inquiètent pour leur avenir.
"On a reçu un mail comme quoi l’abattage des porcs était interrompu suite à une panne. On n'en sait pas plus." Installé au Vigen, Julien Dupont fait partie des 80 éleveurs de porcs de Haute-Vienne qui se rendaient à Limoges pour l’abattage de leurs animaux. Mais depuis une semaine, ce n’est plus possible.
La chaîne d’abattage, âgée de 38 ans, est tombée en panne. Il n’y a pas de signe de redémarrage, et il faut rapidement s’adapter : "On doit trouver une solution dans l’urgence. La seule qui s’offre à nous c’est Bergerac à 200km. Dans l’urgence on n’a pas le choix, mais c’est une solution qui n’est pas durable."
"Le dernier abattoir du territoire"
À cette contrainte importante s’ajoute de l’inquiétude : "On aurait aimé qu’on nous apporte un peu plus d’infos. On est surtout inquiets parce qu’on a déjà vécu la fermeture de l’abattoir à Saint Yrieix. L’abattoir de Limoges, c’est le dernier abattoir du territoire."
La situation est aussi préoccupante car ces éleveurs travaillent en circuit court, comme Adrien Nicot, à Couzeix. Les longs voyages ne collent pas vraiment à leur philosophie : "On a mis en place un système qui met en avant le local, sans parler du coût économique, du transport, l’essence, l’usure du matériel, le temps passé..."
Le jeune éleveur se sent un peu trahi : "Tout est fait pour défendre le local : le paysan, on le met à la mode, on essaye de donner des choses bonnes à tout le monde… Et derrière, on nous abandonne."
Attente de décision
Concrètement, la rénovation complète de la chaîne d’abattage coûterait 500 000 euros à Limoges Métropole. La collectivité pourrait aussi bâtir un nouvel outil, uniquement dédié aux porcs, aux ovins, et aux chasseurs. L’investissement serait alors d’1 million et demi d’euros. Rien n’est encore décidé, mais des annonces pourraient intervenir la semaine prochaine.
En attendant, une solution de transports groupés vers d’autres abattoirs est à l’étude. Les syndicats agricoles ont prévu de manifester ensemble leur inquiétude lors du prochain conseil communautaire.