En Haute-Vienne et en Corrèze, l’accidentalité routière baisse comme partout en France. En Creuse, les chiffres restent quasiment les mêmes que ces dernières années. Deux préoccupations pour tout le territoire, l’implication des jeunes et des deux-roues dans ces accidents.
Haute-Vienne
Par rapport à l’an dernier, en Haute-Vienne le nombre de tués sur la route a été réduit de moitié, 14 contre 32 en 2021. En 2019, année avant la pandémie, donc plus proche de la circulation routière actuelle, il y en a eu 18.
Le nombre d’accidents, même s’il diminue un peu, reste significatif, 420 en 2022 contre 437 en 2021. Le nombre de blessés reste stable avec 503 personnes blessées en 2022 pour 523 l’an dernier.
Des chiffres rassurants mais "qui peuvent vite basculer" résume la préfète de la Haute-Vienne. "Il faut rester très précautionneux", ajoute-t-elle.
Corrèze
En Corrèze, le bilan de la sécurité routière est lui aussi encourageant : les trois principaux indicateurs (accidents, blessés, tués) sont en dessous de la moyenne des 5 dernières années et inférieurs à 2021. Le nombre des tués diminue de 13,3 % (- 2 tués : 13 contre 15 en moyenne), le nombre d’accidents corporels de 4,3 % (- 17 accidents : 161 contre 168 en moyenne) et le nombre de blessés de 7 % (204 contre 2017 en moyenne).
Creuse
En Creuse, le nombre d'accidents reste comparable d'une année sur l'autre : 45 en 2022 (avec 33 blessés hospitalisés contre 35 en 2021). En revanche, le nombre de personnes tuées a lui doublé, passant de 9 décès contre 4 l’an passé. Dans ce département, les accidents surviennent hors agglomération. Ils impliquent la majeure partie du temps des hommes et des 18-24 ans.
Vitesse, refus de priorité, alcool et stupéfiants
Comment expliquez les causes de ces accidents ? Dans les trois départements, les principales raisons résident dans la vitesse excessive ou inadaptée, le refus de priorité, la consommation d’alcool et de stupéfiants, et l’inattention du conducteur.
Les jeunes et les deux-roues particulièrement touchés par les accidents
En Corrèze, les deux roues motorisées sont impliquées dans 27 % des accidents sur le département. Les plus graves se produisent sur le réseau routier départemental.
Le nombre d’accidents impliquant les mobilités douces (bicyclette, mono-roues et trottinettes) est en constante augmentation en raison d’équipements de protections individuels et de respect des règles de circulation insuffisant.
En Haute-Vienne, en 2022, sur les 420 accidents, 36 impliquent un vélo, ils ont fait 34 blessés (sur 503) et 3 morts (soit plus de 20%) des usagers de la route tués dans le département. Dans la majorité des cas, ces accidents se déroulent en agglomération (89%).
Dans ce même département, l’implication des jeunes est préoccupante. Sur l’année 2022, les 18-34 ans sont impliqués dans près de 60 % des accidents avec une responsabilité engagée dans 58 % des cas. Ils représentent plus de 20 % des tués (3 tués sur les 14 au total).
Enfin, les trajets professionnels représentent plus de 40% des accidents corporels. Soit 174 en 2022. Ces chiffres se maintiennent à un niveau élevé, dans un contexte où la voiture dispose de peu d’alternatives pour se rendre au travail en milieu rural.
Pour remédier à la forte implication des jeunes et des deux roues dans les accidents, la préfecture de la Haute-Vienne prévoit de nouvelles actions de sensibilisation. 72 000 euros sont financés par l’Etat pour les sensibiliser. La préfète insiste sur les personnes qui choisissent la mobilité douce : "Ils doivent se protéger, respecter les feux de signalisation. Ce n'est pas parce qu’on est sur une trottinette ou à vélo que ces règles ne s’appliquent pas. Quand on brûle un feu, on s’expose à un risque d’accident. Quand on circule avec un casque sur les oreilles, on prend des risques. On doit pouvoir agir pour rappeler les bonnes pratiques des deux roues et de l’ensemble des mobilités douces."
En France, la mortalité a augmenté en 2022 (3 260 contre 2 944 en 2021) mais elle reste stable par rapport à 2019 (année avant la pandémie donc plus proche de la circulation actuelle) 3 244 personnes tuées. À l’image de la situation locale, les hommes sont plus impliqués dans les accidents que les femmes, et la situation est préoccupante pour les jeunes entre 14 et 24 ans.