Des papiers et des nuits au chaud, c'était le rêve d'Abdel lorsque nous l'avions rencontré la semaine dernière. L'obtention d'un titre de séjour devrait permettre à sa famille d'accéder à nouveau à un logement. Son père s'est immédiatement mis à la recherche d'un emploi.
"La famille d'Abdel* vient de récupérer ses papiers. La maman est rayonnante et très émue. Enfin le titre de séjour !" C'est Chantal Beauger, bénévole de l’association "Les Autres" à Limoges qui annonce la bonne nouvelle ce vendredi 26 janvier. La fin d'une période noire pour cette famille de cinq enfants, âgés de trois à quinze ans. "Ils sont hébergés jusqu'à mardi par le 115 et ont un rendez-vous au centre de jour mercredi" poursuit-elle.
Lorsque nous avions rencontré Abdel ce jeudi 18 janvier, l'adolescent de 13 ans nous avait conduits dans un squat, sur le site de l'ancienne clinique désaffectée du Colombier à Limoges, où il était contraint de se réfugier régulièrement avec ses frères et sœurs et ses parents.
L'association "Les Autres" leur payait régulièrement des nuits d'hôtel, faute de place en hébergement d'urgence. "Nous avons payé leurs nuits d'hôtel de lundi à jeudi. Vendredi, l'hôtel nous a appelés et nous a dit que le 115 les prenait en charge pour vendredi, samedi et dimanche, et ce matin, ils sont dehors." nous confiait ce lundi 22 janvier le président de l'association Jean-Pierre Orfèvre.
Ce lundi l'association a donc de nouveau réglé une nuit d'hôtel pour la famille. "Le lendemain, le 115 les a repris en charge" précise ce vendredi Jean-Pierre Orfèvre, qui se réjouit de la bonne nouvelle du jour : "Quand on voit leurs sourires, c'est pas les mêmes têtes. Le papa a commencé à chercher du travail dès cet après-midi."
Arrivée sur le territoire français depuis une dizaine d'années, la famille d'Abdel était auparavant logée dans une tour, elle a fini dans la rue au moment de sa destruction. Depuis, parents et enfants vivaient dans la précarité, dans l'attente de papiers.
Pour eux, la situation se régularise, le rendez-vous de mercredi prochain avec l'assistante sociale du centre de jour devrait leur permettre d'accéder à un nouveau logement pérenne.
Mais une autre famille, une mère et quatre enfants âgés de 3 à 15 ans, hébergés jusque-là à l'hôtel par le 115, a dû quitter les lieux ce jeudi. L'association "Les autres" va à nouveau pallier les carences de l'hébergement d'urgence en leur réglant des nuits d'hôtel, grâce aux seuls dons qui la finance. "Quelle souffrance !" déplore Jean-Pierre Orfèvre.
*Sur demande de la famille, le prénom a été modifié
