Deux jeunes hommes âgés de 26 et 23 ans sont jugés aux Assises de la Haute-Vienne pour des faits d'extorsion avec arme survenus à Saint-Junien en mai 2019. Ils sont accusés d'avoir séquestré et agressé plusieurs individus. Une des victimes ne s'est d'ailleurs par présentée au tribunal.
Dans le box, deux hommes liés par le trafic de stupéfiants.
Le 2 mai 2019, S. Attoucouman, 23 ans, confie une sacoche à A. Jousseau. A l'intérieur, entre 1 000 et 1 300 euros selon les versions et des pilules d'ecstasy. Cette sacoche disparaît et plonge son propriétaire dans une folle rage. Il n'a plus qu'une seule obsession : retrouver le coupable.
Dans cette affaire, deux victimes. D'abord, l'occupant de l'appartement où se trouvait la sacoche. Il va vivre un véritable calvaire. S. Attoucouman est accusé de l'avoir passé à tabac, ligoté, brûlé à la jambe à l'aide d'un briquet, tailladé par un cutter sous le regard d'A. Jousseau. Traumatisée, cette première victime a depuis quitté la France. Il sera absent au procès.
Traumatisée, une des victimes absente au tribunal
"Il est tétanisé par la peur, il n'ose pas revenir, car il n'y a pas que les faits du 2 mai 2019, il y a tout le contexte avant, où il est plus ou moins mis dehors de chez lui, où il vit sous emprise et sous la crainte et il aurait été très important que ce jeune homme puisse venir témoigner." confie Me Nathalie Préguimbeau, avocate de la partie civile.
Les deux accusés se rendent ensuite dans une maison abandonnée avec la victime. Là-bas, ils montent un guet-apens. A. Jousseau fait venir une deuxième victime, son beau-frère. Une bagarre éclate mais l'homme réussit à prendre la fuite et à prévenir les gendarmes.
Lors de cette première journée d'audience, une question reste en suspens : "Pendant tout ce temps, A. Jousseau a-t-il agi sous la contrainte ?". Réponse de Me Gisèle Claude-Lachenaud, avocate de la défense. "Il a une personnalité qui est vraiment très particulière. Il est bien évident que M. Jousseau n'était pas en capacité de dire non sans risquer pour sa vie, pour son intégrité et pour éventuellement les représailles par la suite."
Les deux hommes sont jugés pour extorsion avec arme, un crime passible de 30 ans de réclusion.