Baisse de fréquentation au cinéma : questions à Bruno Penin, directeur de Grand Écran à Limoges

Les salles obscures peinent à rebondir après la crise sanitaire. Entre la baisse du pouvoir d’achat et l'attention du public trustée par une poignée de films, les cinémas de Limoges ont vu leur fréquentation baisser de 40%.

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"On y va moins, mais vu le prix, c'est normal" ; "Ça dépend vraiment des sorties"... Les spectateurs interrogés ce mercredi après-midi devant le cinéma d'Ester Technopole reconnaissent se déplacer moins souvent pour voir un film sur grand écran. La fréquentation des salles de Limoges a ainsi baissé de 40% depuis la crise sanitaire, et trois mois après la levée des dernières restrictions, la situation est loin d’être revenue à la normale. 

Questions à Bruno Penin, directeur des cinémas Grand Ecran à Limoges.

Un public est-il revenu après la crise ?

On peut dire que le public se fait attendre. Le retour existe, mais pas dans les proportions qu’on aimerait. Il y a une forte baisse excepté sur certains films qui trouvent leur public, ce qui est un motif quand même un peu encourageant (...). 

On ne peut pas dire que ça sauve notre chiffre d’affaires : le maintenir à un minimum vital, c’est déjà bien par les temps qui courent. On a eu quelques films porteurs, Spiderman, Top gun, et on en attend d’autres pour l’été (...). Le public Art et Essai, c'est très très dur. 

Quelles conséquences pour l’entreprise ?

Grand Ecran, c’était une quarantaine de salariés avant le covid. Aujourd’hui, c’est une trentaine. Certains ont voulu réorienter leur carrière, et on n’a pas remplacé des étudiants qui partaient après avoir fini leurs parcours. Mais il n’y a pas eu de licenciement.

Les dispositifs de l’Etat nous ont soutenus pendant la vraie crise, mais aujourd’hui ces dispositifs n’existent plus, et pour beaucoup d’établissements ça va être difficile, car le modèle économique ne correspond plus à celui pour lequel nos établissements ont été pensés. On était sur des fréquentations nationales au-dessus de 200 millions de spectateurs par an, on parle aujourd’hui d’un rythme de 160 millions, ce qui fait une grosse différence.

Comment faire face ?

Il n’y a pas de solution idéale. Ça passe par la rénovation des salles, avec des salles de meilleure qualité, quitte à baisser leur capacité. Mais les grandes salles restent d’actualité : pour certains films à grand spectacle, ça fait partie de la qualité du moment de les partager avec beaucoup de monde. Une comédie où ça rigole beaucoup, dans une grande salle elle prend une autre valeur que dans une petite salle (...).

Il y a d’autres problèmes qui sont venus se greffer comme le pouvoir d’achat : des gens ont arrêté de s’abonner, on a des gens qui ne viennent plus pour des raisons de distance par rapport au coût. Il faut trouver des solutions avec une politique de tarifs attractive (...).

Il y a aussi des axes de communication : il faut refaire prendre conscience au public qu’il y a des sorties de films intéressants, et redonner des habitudes. Quand il y a une motivation sur un gros film, le public revient. Par contre, il n’a plus le réflexe de revenir régulièrement. Il faut peut-être un peu moins de films, et il y a peut-être aussi quelques œuvres qui ne méritent pas la salle.

Quelles sont les perspectives ?

L’expérience de la salle, c’est irremplaçable. On est vraiment dans un contexte qui apporte quelque chose de plus que de rester chez soi à regarder un film sur un écran de télé, un ordinateur ou un téléphone.

On va refaire dans les mois qui viennent certaines salles pour les mettre dans des normes plus élevées en termes de qualité, pour essayer d’attirer un peu plus.

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