Après un émouvant et vibrant hommage rendu à Ed Murphy, le CSP a d’abord débuté sa saison de Pro A de la pire des manières, avant de se reprendre et de s’imposer 75 à 70 face à Dijon.
Une soirée que l’on pourrait résumer d’un pastiche : «Le bon, les brutes et les truands » !
Le numéro 8 d'Ed Murphy à jamais "retiré" de l'effectif du CSP
•
© France 3 Limousin
Le "bon", c’est évidement Ed Murphy, la gloire américaine de Limoges au début des années 80, celle qui aura accompagné les premiers titres nationaux et continentaux. Accompagné d’anciens coéquipiers, de son épouse et de l’une de ses filles, Ed Murphy, aussi surpris qu’ému de cet hommage, s’est adressé à Beaublanc, avant de voir son légendaire numéro 8 définitivement « retiré » de l’effectif du CSP, sous une standing-ovation méritée. Il rejoindra dans les cintres le numéro 7 de Richard Dacoury, présent également. Numéro 8, numéro 7, plus qu’un symbole à Limoges…
Les "brutes ", elles, furent multiples. Côté limougeaud tout d’abord, où les hommes de Dusko Vujosevic ratèrent leurs entames de quart-temps en première mi-temps, même s’ils surent à chaque fois recoller au score (28-31 pour Dijon à la pause). Ce n’était pas génial, même pathétique à longue distance (0/12 à 3 pts à la mi-temps), mais du moins cela tenait, un peu de bric et de broc, et surtout grâce aux dijonnais, autres brutes donc, puisque déjà sanctionnés de 15 fautes après 20 minutes.
Mais dans ce registre de "brutes"», Beaublanc n’avait encore rien vu. Le retour sur le parquet des limougeauds fut en effet catastrophique, et, si Dijon n’y était pas étranger, avec sa raquette totalement fermée, Limoges proposa une offense faite au basket. 52-37 après 7 minutes dans ce troisième acte pour les visiteurs, la messe semblait dite, le Palais des Sports assoupi et les fantômes de la saison dernière revenus…
C’est alors que les "truands" entrèrent en scène. Pénalisé par ses fautes qui le privaient d’intérieurs, Dijon s’écroulait, s’effondrait ! Les limougeauds, que l’on avait jusque-là pris pour les amis de leur cousins, se réveillaient au contraire, et en moins de deux minutes, revenaient à 3 longueurs ! Du néant à, non pas encore la gloire, mais du moins l’espoir ! Mais qu’avaient-ils donc fait jusqu’alors ? ( d’où les "truands"…)
A l’entame du dernier quart, Dijon n’avait plus que 4 points d’avance.
Bien qu’échaudé par cette situation trop souvent vécue la saison dernière, Beaublanc se mit à y croire. Et il eut raison, emporté par un Ousmane Camara, capitaine aussi courageux que monstrueux (19pts, meilleur marqueur du match à 100% de réussite aux shoots, 9 rebonds, 2 passes décisives, 26 d’évaluation), et d’un Shekinah Munanga dont tout le peuple limougeaud attend l’éclosion avec impatience, le CSP ne faillit pas. Il prit définitivement la tête à 5 minutes du terme et, solide, ne trembla plus, rentrant même enfin quelques 3 points forts précieux. Victoire 75 à 70, ce n’était pas tout à fait un hold-up. Ce n’était pas non tout à fait une évidence !

Interview d'Ed Murphy et de sa fille Sharlène.
Lieu : Limoges
•
©France 3 Limousin