15 avril 1993 - 15 avril 2023 : le CSP Limoges célébrait ce samedi 15 avril les 30 ans de sa victoire en Coupe d’Europe des clubs champions. Les joueurs limougeauds ont battu sur le fil les Mets 92, 2ᵉ du championnat, pourtant portés par Victor Wembanyama, sur le score de 84 à 83. Beaublanc, aux couleurs de 1993, était en feu.
Pouvait-il en être autrement ? Beaublanc se délecte de ce genre de scénario, et pour ne pas gâcher le bel anniversaire du sacre européen, le CSP a offert à son public une victoire à l'arrachée dont il a le secret. Plus spécialement Bryce Jones. Car c'est lui, encore une fois, qui fait basculer le match dans les tout derniers instants. Dans les ultimes dixièmes de secondes, le meneur américain prend un tir à 3 points, bravant le un contre un qui l'oppose aux 2,21 mètres de Victor Wembanyama, pourtant tout proche du Limougeaud. Et ça rentre. peut-être miraculeusement.
"C'est un tir exceptionnel, il faut le reconnaitre. Il faut que la balle passe au-dessus de Victor (Wembanyama, ndlr), Victor n'est pas loin, elle passe 10 cm au-dessus de sa main... Je ne suis même pas sûr que Jones voyait le panier."
Vincent Collet, entraîneur des Metropolitans 92
"Je ne le voyais pas arriver ce scénario avec ce qui nous est arrivé ces derniers temps. C'est ça la beauté du sport. Le shoot de Bryce, c'est autant du talent que de la chance, c'est pas un shoot normal...
Nicolas Lang, capitaine du Limoges CSP
Le sens de la fête
Tous les ingrédients étaient réunis. À commencer par les héros d'Athènes. Présents tout au long de la journée, Richard Dacoury, Jim Bilba, Willie Redden, Jurij Zdovc, Franck Butter, Jean-Marc Dupraz, Christophe Botton, et Didier Doebbels, sont venus fêter les 30 ans de leur sacre européen avec les supporters limougeauds.
D'abord en signant des autographes, sur le parvis de Beaublanc, animé depuis le début d'après-midi. Puis les champions européens de 1993 ont, bien sûr, reçu l'ovation méritée à quelques minutes du coup d'envoi, depuis le rond central du Palais des Sports. À la gloire de cette épopée, le groupe de supporters des Ultras Green fait alors déployer un immense tifo avec ces mots qui ont forgé l'histoire du club : A jamais les premiers.
Sur le parquet, un maillot en héritage
Pour les joueurs actuels, il fallait donc faire avec le poids de l'histoire, s'en galvaniser plutôt que d'en subir la pression. Pas une mince affaire. Avec leurs maillots aux couleurs jaune et grenat pour l'occasion, remis dans la matinée par leurs aînés, les Limougeauds ont rapidement compris qu'ils devraient mener un dur combat dès l'entame du match. Car ce ne sont pas eux qui mènent la danse en première période, mais bien Boulogne-Levallois et Victor Wembanyama, à la hauteur de l'adjectif phénoménal dont la planète basket, voire la planète tout court, l'affuble.
"Il fait 2,21 mètres, il a du talent. J'adore sa personnalité, son jeu. Il a porté son équipe sur les épaules."
Nicolas Lang, capitaine du Limoges CSP
Les visiteurs mènent de 16 points à la 14ᵉ minute. Mais à la pause, l'écart de 11 points (36 - 47) en faveur des Metropolitans, et les dernières minutes très offensives de part et d'autre, laissent présager d'un possible retournement de situation.
C'était spectaculaire, intense, il y eu beaucoup d'engagement des deux côtés.
Vincent Collet, entraîneur des Metropolitans 92
Une victoire salvatrice
Alors, en seconde période, le CSP ne tarde pas à revenir à hauteur. Grâce, par exemple, à des tirs primés de Lucas Ugolin. Grâce, surtout, à un Bryce Jones des grands soirs, qui inscrit autant de points, que, encore lui, Victor Wembanyama : 25 chacun en fin de rencontre.
Clairement, la partie aurait pu tourner en faveur de Boulogne-Levallois, et Limoges aurait alors prolongé une mauvaise, très mauvaise passe en championnat. Mais, avec le 6ᵉ homme en habits de lumière, avec le regard bienveillant des légendes "trentenaires" et avec un meneur, peut-être un peu fou, en tout cas talentueux, le CSP enregistre une victoire plus que bienvenue, tant pour son classement en championnat (Limoges pointe désormais à la 11ᵉ place), que pour faire de cette journée une belle, très belle fête.
"J'ai dit aux joueurs avant le match : c'est très important de respecter l'histoire, mais c'est aussi important de l'écrire. Ce soir, nous l'avons fait... En tout cas, une petite partie."
Massimo Cancellieri, entraîneur du Limoges CSP
Les sourires des supporters face au grand feu d'artifice tiré après le match, en disaient long sur la communion qui lient les Limougeauds à leur club de basket depuis, bien plus, de 30 ans.