La coopérative ferroviaire n'est pas parvenue à lever les 500.000 euros qu'elle s'était fixés à fin septembre pour payer les salaires et régler les fournisseurs, annonce samedi 30 septembre Nicolas Debaisieux, président de Railcoop. Ce dernier a également révélé l'identité du fonds européen qui deviendrait l'actionnaire majoritaire du projet Bordeaux-Lyon en train, via Limoges et Guéret.
Railcoop n'a finalement pas réussi à lever l'argent nécessaire pour payer ses factures. Nicolas Debaisieux, président du Conseil d'administration de la coopérative ferroviaire, a indiqué à nos confrères de l'AFP n'avoir réuni que 383.500 euros, confirmant une information du magazine spécialisé Ville, Rail & Transports.
Au bord de la cessation de paiement, Railcoop avait lancé en juin un appel urgent à ses 14 500 sociétaires pour lever 500.000 euros avant le 30 septembre, afin de payer les salaires et régler les fournisseurs. Mais elle n'y est pas parvenue. "Toute interprétation me paraît hâtive", réagit Nicolas Debaisieux précisant que "la situation financière fera l'objet d'une discussion lundi (2 octobre, NDLR) avec le conseil" d'administration de Railcoop.
Les sociétaires seront donc appelés samedi 7 octobre à voter pour le maintien ou non de la société dans ces conditions financières défavorables.
Un investisseur espagnol pour le Bordeaux-Lyon
Au-delà de ces problèmes immédiats, cette assemblée générale des sociétaires est appelée le 7 octobre à se prononcer sur le nouveau montage financier, imaginé pour commencer l'exploitation du Bordeaux-Lyon. Ce scénario comprend la création de deux nouvelles sociétés : la première pour financer les trains ("Rosco"), et la seconde pour les exploiter et supporter le risque commercial ("Opco"). Railcoop, qui a déjà le statut d'entreprise ferroviaire, ferait rouler les trains.
Nicolas Debaisieux avait annoncé le 21 septembre avoir reçu une lettre d'intention d'un fonds européen, qui deviendrait l'actionnaire majoritaire de ces deux sociétés et apporterait le quart des 49 millions d'euros nécessaires pour exploiter la ligne Bordeaux-Lyon. Un autre quart devant venir d'autres investisseurs, et la moitié manquante être empruntée. Ce fonds, qu'il n'avait pas voulu nommer pour des raisons de confidentialité, est l'Espagnol Serena Industrial Partners, spécialisé dans les investissements de cette nature, a indiqué samedi le président du Conseil d'administration, confirmant également une information de Ville, Rail & Transports.
La coopérative, basée à Figeac (Lot), a obtenu des sillons - créneaux de circulation - de SNCF Réseau pour assurer à partir du 15 décembre 2024 un aller-retour quotidien entre Bordeaux et Lyon, via Périgueux, Limoges, Montluçon et Roanne. L'entreprise dispose même de sillons pour se lancer sur Limoges-Lyon dès le 8 juin 2024, mais un démarrage ne serait techniquement pas possible avant la fin de l'été et des travaux risquent ensuite de rendre l'exploitation compliquée et les horaires peu lisibles, selon Nicolas Debaisieux.