La coopérative ferroviaire Railcoop a indiqué ce jeudi 21 septembre avoir reçu une lettre d'intention d'un fonds européen susceptible de lui apporter une partie des moyens nécessaires pour lancer des trains entre Lyon et Bordeaux, mais elle a encore besoin d'une "rentrée d'argent urgente et immédiate" pour survivre.
Quatre ans que le projet de rétablir une liaison grande ligne entre Bordeaux et Lyon, passant par Limoges et Guéret, est en cours. Mais il est encore loin d'un aboutissement.
La coopérative ferroviaire qui cherche des fonds depuis des mois a reçu au moins d'aout 2023 une lettre d'intention de fonds européens "qui investit dans les infrastructures industrielles", pour soutenir ce projet.
Un quart des financements nécessaires
Ce fonds n'est pas cité pour des raisons de confidentialité, mais il représenterait le quart des 49 millions d'euros nécessaires pour exploiter la ligne Bordeaux-Lyon. Un autre quart doit venir d'autres investisseurs, et la moitié manquante empruntée.
"La coopérative a obtenu des sillons (créneaux de circulation) de SNCF Réseau pour assurer à partir du 15 décembre 2024 un aller-retour quotidien entre Bordeaux et Lyon" s'est félicité son PDG Nicolas Debaisieux, lors d'une téléconférence de presse.
L'entreprise dispose même de sillons pour se lancer sur Limoges-Lyon dès le 8 juin 2024, mais un démarrage ne serait techniquement pas possible avant la fin de l'été.
Une mise sur les rails fin 2024 ?
Railcoop cherche des financements depuis des mois. Le montage financier envisagé par Railcoop comprend la création de deux nouvelles sociétés dont le fonds évoqué serait l'actionnaire principal pour financer les trains et supporter le risque commercial.
Railcoop, qui a déjà le statut d'entreprise ferroviaire, ferait rouler les trains. Ce montage, et le calendrier de lancement, doivent être approuvés par la prochaine assemblée générale de la coopérative, le 7 octobre.
C'est un soulagement, ça nous remotive pour avancer, après, il faut avoir à l'esprit qu'on reste toujours fragile.
Nicolas Debaisieux, PDG de Railcoop
Railcoop a perdu l'an dernier 4,7 millions d'euros dans ses activités de fret, abandonnées en avril. Aujourd'hui, le PDG de Railcoop renouvelle son "appel à la mobilisation citoyenne (...) pour éviter la fin de la coopérative".
"On a tout porté tout seul jusqu'à présent. Aujourd'hui 85 % du capital de Railcoop c'est monsieur et madame tout le monde, rappelle Nicolas Debaisieux, on a cette fenêtre d'opportunité. C'est un coin de ciel bleu dans un ciel passablement nuageux."
Au bord de la cessation de paiement, Railcoop a lancé en juin un appel à ses 14 500 sociétaires pour lever 500.000 euros avant le 30 septembre, afin de payer les salaires et régler les fournisseurs.
Il lui manque encore quelque 150 000 euros.
