C’est un événement dans le petit monde de la céramique. Une vente aux enchères exceptionnelle se tient à Limoges, jeudi et vendredi 14 juin. Des collectionneurs du monde entier vont se disputer 471 pièces contemporaines, certaines pourraient être vendues plusieurs dizaines de milliers d'euros.
C'est le plus important rendez-vous de ce semestre pour le commissaire-priseur Nicolas Constanty. Dans son hôtel des ventes de Limoges, plusieurs centaines de collectionneurs des États-Unis, de Chine, d'Angleterre et d'Europe vont se disputer pendant deux jours 471 objets en céramique contemporaine. Certaines de ces pièces sont rarissimes.
"C’est une vente rarissime puisque c’est une seule et même collection. Quarante ans de collection. Avec des férus de céramistes du XXe siècle. Avec deux foyers principaux de production : il y a La Borne, à côté de Bourges et il y a également le sud de la France, explique avec passion Nicolas Constanty, commissaire-priseur de la vente. Nous avons aujourd’hui de la clientèle internationale pour ce type de vente, car ce sont des objets pointus, ce sont des objets de collectionneurs."
On a des artistes qui ont la cote, par exemple, Gisèle Buthod-Garçon, Elisabeth Joulia qui aujourd’hui sont en train d’exploser au niveau du marché international.
Nicolas Constanty, commissaire-priseur de la vente
Une collection unique
Pendant plus de soixante ans, un couple, qui a souhaité rester anonyme, a constitué cette collection hors pair. Du bronze, du verre, mais essentiellement des pièces de céramique, vases, sculptures, panneaux muraux, jarres...
Une des pièces les plus importantes de la vente a été réalisée par la céramiste Elisabeth Joulia : "Une grande sculpture, à ailettes, ouverte, vivante. C’est une artiste remarquable, connue dans le monde entier. Vraiment, on a beaucoup de chance d’avoir cette pièce à vendre", estime Marie Segonds, experte de la vente. Une sculpture estimée entre 8 000 € et 10 000 €.
Autre céramiste majeur exposé lors de cette vente, Pierre Bayle. L'artiste procédait notamment par enfumage en fin de cuisson. Il obtenait ainsi des pièces à l'aspect lisse et satiné.
"Ici, on a une œuvre de Pierre Bayle qui est une terre ciselée dans le goût de ce que faisaient les Romains à l’époque. C’est une pièce qui est enfumée. Cuite dans un four, on la sort brutalement, incandescente du four et on met la pièce à l’enfumage avec des herbes. C’est pour ça que ça laisse des empreintes."
Une vente aux enchères qui attise la curiosité de collectionneurs du monde entier. Certains Français n'hésitent pas à faire de longs trajets, tel Daniel, potentiel acheteur tourangeau : "Sur 500, il y a bien une cinquantaine de pièces susceptibles d’être captées, mais je n’ai pas le budget pour donc il y aura automatiquement un choix qui sera fait. C’est une vente assez particulière pour la bonne et simple raison que les pièces sont de taille importante, de qualité très importante. C’est un beau reflet sur une collection de soixante années."
Certains objets pourraient se vendre entre 100 et 200 euros, d'autres, dépasser les 10 000 euros lors de cette vente de deux jours qui devrait enflammer les passionnés de céramique.