Les riverains de plusieurs rues du quartier des Ruchoux ont eu la surprise de trouver des contraventions sur leur pare-brise alors qu’ils étaient garés devant chez eux. La mairie explique qu’ils auraient dû stationner d’un seul côté en alternance selon la période du mois, mais cette verbalisation sans préavis provoque de vives réactions.
C’est une habitante de longue date de la rue Michel Chevalier qui nous raconte sa matinée de vendredi en compagnie d’agents municipaux : "Ils sont passés vers 10 h. La dame allait nous mettre un PV, et elle me dit : c’est 15 jours d’un côté, 15 jours de l’autre. Je dis : il n’y a pas de panneau. Elle me dit : si, les panneaux sont à l’entrée de la ville... Elle ne m’a pas verbalisée parce qu’elle a vu que ça me chauffait, mais elle avait verbalisé ma voisine dont le mari est handicapé !"
"On ne comprend pas"
Tous les habitants du quartier semblent aujourd'hui partager une même colère.
L'un d'eux nous confie à son tour : "Surprise hier en sortant de chez moi : sur mon pare-brise, j’avais un petit papillon vert en me disant que j’étais verbalisé, sans me dire pourquoi, sans être avisé. On ne comprend pas. On aurait pu au moins nous prévenir."
Un autre s’étonne : "Ça fait 40 ans qu’on gare les voitures comme ça ! Je n’ai jamais été verbalisé. C’est surprenant d’être verbalisé en étant garé devant chez soi, et bien garé."
Un troisième explique : "Il faut connaître la réalité du quartier pour savoir que ce sont des maisons qui ont été construites pour l’essentiel dans les années 30, sans garage."
Aucun avertissement
La circulation dans le quartier semble tout de même poser problème : avec la proximité de l’entreprise Bernardaud, d’une école et d’un site de l’université de Limoges, il est difficile de se garer en journée.
Mais les habitants regrettent cette initiative de la mairie, jugée brutale. Une riveraine détaille : "On n’est pas hostiles à ce qu’il y ait une réglementation, un tarif résidentiel, un sens unique… Mais pas avec cette méthode où on verbalise sans avertissement."
De son côté, la mairie assume : "Hier, la police municipale a effectivement procédé à la verbalisation de plusieurs voitures ne respectant pas la règle de stationnement unilatéral à alternance semi-mensuelle imposée dans beaucoup de rues de Limoges sans marquage". Et elle justifie : "Les rues ciblées l’ont été à la demande de riverains par courrier du 12 octobre 2022."
L'occasion d'agir
Les riverains qui auraient fait cette demande n’ont manifestement pas parlé de leur initiative avec leurs voisins, qui restent aujourd’hui stupéfaits. Une réflexion devrait s’engager entre eux comme l’explique une dernière habitante verbalisée : "En tout cas, ça nous donne l’occasion d’agir. Je pense qu’il faut que nous nous concertions pour rencontrer la ville de Limoges et pour trouver une solution intelligente à ce problème. Tous les riverains sont de bonne volonté."
À défaut d’avoir réglé la question du stationnement, la mairie de Limoges aura tout de même réussi à créer du lien social dans le quartier...
(avec Alexis Cécilia-Joseph)