Camille Granet, docteure en biologie cellulaire de 27 ans, teste une solution innovante contre le cancer du poumon dans un laboratoire de la faculté de Limoges. D’ici la fin de l’année, elle va lancer sa start-up pour poursuivre ses recherches.
À 27 ans, elle est lauréate de la Startup Battle 2021 de la French Tech Limousin, lauréate 2021 du concours d'innovation i-PhD de la Bpifrance (banque publique d'investissement) et docteure en biologie-cellulaire. Camille Granet, originaire de Limoges, développe une nouvelle thérapie ciblée en oncologie. L’objectif est de "stopper la progression de la tumeur et la faire disparaître" dans le cas du cancer du poumon, précise la jeune femme.
Son projet, baptisé aujourd’hui YomiPep, sera aussi le nom de la start-up qu’elle veut lancer d’ici la fin de l’année 2022. Car pour ses recherches, Camille a besoin de temps et d’argent. "Le développement d’un médicament est un processus très long et onéreux. La recherche académique telle qu’elle est faite en France ne permet pas de développer un médicament à des phases avancées."
Les débuts
En 2017, Camille se lance dans un doctorat avec pour sujet de thèse le cancer du poumon. Dans ses recherches, elle est appuyée par le laboratoire "CAPTuR" de la faculté de Limoges. "Ce sujet m’a intéressé et on a une continuité entre le médecin, le patient et le chercheur. C’est la force du laboratoire."
Au cours de ses recherches, elle fait un constat : plus les grades du cancer sont avancés et le cancer agressif, moins il y a la présence d’une protéine spécifique : la "sortiline" dans la tumeur. Le but de sa thèse est alors de comprendre pourquoi cette protéine disparaît.
On s’est rendu compte que cette protéine était protectrice. Quand on a fait cette découverte, on a déposé un brevet avec le laboratoire.
Camille GranetDocteure en biologie cellulaire
Ni une ni deux, la jeune femme poursuit ses investigations. "Le peptide issu de la sortiline a une visée thérapeutique dans le cancer du poumon. On peut donner ce peptide au patient pour diminuer la progression de la tumeur. Mais in fine on veut stopper cette progression de la tumeur. La faire disparaître", explique-t-elle.
Bientôt un médicament contre le cancer du poumon ?
Depuis la fin de sa thèse en mars 2021, la jeune femme continue de développer sa thérapie innovante. À terme, ce traitement doit être un médicament. "On verra si c’est par cachet, par seringue, la voie d’administration n’est pas encore établie", indique celle qui aimerait mettre en place un contact avec le patient pour déterminer, entre autre, le meilleur moyen d’administration.
Pour le moment, le traitement est encore en phase de test dans le laboratoire. Les résultats d'une nouvelle étape de test sont attendus d’ici trois mois.
Son projet, incubé en juin 2021 par Avrul (Agence pour la Valorisation de la Recherche Universitaire du Limousin), incubateur de start-up basé à Ester, devrait devenir sa start-up d’ici Noël 2022. Pas avant car Camille est prudente. "YomiPep doit tout d'abord valider un ensemble d'étapes scientifiques pour ensuite se structurer à travers une équipe composée de profils complémentaires pouvant apporter expériences et compétences au projet."
Le traitement contre le cancer du poumon, cancer le plus mortel (1,80 million de décès dans le monde en 2020) naîtra, peut-être un jour, à Limoges. Une idée qui aide Camille tous les jours à poursuivre son travail : "Ça nous fait nous lever le matin, ça me permet de continuer de faire en sorte que ça fonctionne."