Devenir parent, c'est déjà un grand bouleversement. Devenir parent, lorsqu'on est en situation de handicap, cela peut être effrayant. À l'hôpital mère-enfant de Limoges, une chambre vient d'être spécialement aménagée pour les couples qui ont des besoins spécifiques... c'est le cas de Yann et Pauline venus de l'Indre.
« Un papa ordinaire ! ». L’index presque tremblant qui caresse la joue rose d’un nouveau-né, une scène magique et tendre dans une maternité de Limoges. Le nourrisson, c’est Rosie, le parent, c'est Yann tout ému en donnant son bain à sa petite fille. Nous sommes trois jours après sa naissance. La petite Rosie prend son premier bain dans les bras de Yann, son papa. Un papa en fauteuil depuis un accident de la route qui l’a rendu paraplégique en 2019.
« Je veux vraiment faire un maximum de choses avec elle. Comme un papa ordinaire, en fauteuil ou pas fauteuil », explique Yann Grandguillaume plein de tendresse, sans perdre de vue sa petite Rosie.
Venus d’Issoudun dans l’Indre, Pauline et Yann sont le deuxième couple à utiliser cette chambre spécialement aménagée à l’hôpital mère-enfant de Limoges.
« Cette chambre est équipée d’une baignoire avec un plan de change à hauteur variable. Ce qui permet à une personne à mobilité réduite de mettre un fauteuil et de s’occuper de son bébé normalement », détaille Sarah Wehbe, sage-femme coordinatrice à l’Hôpital Mère-Enfant de Limoges.
Après son accident, Yann passe de nombreux mois en centre de rééducation : il se reconstruit peu à peu et se sent prêt à devenir parent, grâce au sport, grâce à l’amour de Pauline et grâce aux témoignages des autres.
« Grâce aux réseaux sociaux, j’ai pu voir, des parents, des femmes ou des hommes qui ont des enfants et qui sont en fauteuil roulant et qui gèrent leur vie parfaitement avec des enfants très épanouis. Simplement, je me suis dit, s’ils peuvent le faire, moi je peux le faire aussi », confie Yann sous les yeux réjouis de sa compagne allongée sur son lit d’hôpital.
Aujourd’hui, il partage, à son tour, avec ses 17 000 abonnés son expérience et sa joie d’être papa.
« J’ai vu Rosie sortir pour la première fois durant les toutes premières secondes, et quand elle a été posée sur moi, là, je me suis dit ça y est, c’est concret et en même temps, j’ai l’impression d’être dans un rêve. Mais c’est que du bonheur. C’est incroyable », se satisfait le jeune papa. Incroyable, mais réel, semble dire la petite Rosie qui gigote dans son berceau.