Selon le Canard Enchaîné, les cheminots étaient "briefés" par le service juridique avant leur audition. C'est ce qu'ont révélé les écoutes téléphoniques des cadres de la SNCF.
C'est un nouveau pavé jeté dans la mare déjà bien boueuse de l'enquête sur la catastrophe ferroviaire de Brétigny, qui a causé la mort de sept personnes et fait plusieurs blessés le 12 juillet 2013.
L'article du Canard Enchaîné, paru ce mercredi 27 janvier, révèle que "la SNCF a tout fait pour manipuler l'enquête judiciaire".
Dans le cadre de l'enquête, des écoutes téléphoniques ont mis en évidence le double langage des cadres de la SNCF.
S'ils affirmaient officiellement leur volonté de collaborer avec les juges, ils étaient en coulisses beaucoup plus réticents à livrer des informations.
Moi, je t'invite à ne rien apporter (aux policiers)... Tu viens avec rien... Il faut attendre leurs demandes."
Voici, par exemple, la consigne d'une cadre du service juridique à un cheminot avant son audition.
"Libres de leurs propos"
La direction de la SNCF a réagi mardi soir dans un communiqué : "La direction juridique défend et accompagne ses salariés lorsqu'ils sont mis en cause dans l'exercice de leurs fonctions. C'est le cas pour l'instruction concernant Brétigny. Les salariés auditionnés par les juges sont totalement libres de leurs propos".La direction de la SNCF s'est refusé à commenter davantage un article basé sur des "documents couverts par le secret de l'instruction".