Chaleur et humidité : le temps idéal pour la prolifération du moustique tigre

En un an, 195 communes supplémentaires ont été colonisées en Nouvelle-Aquitaine et le mois de juin s’avère favorable au petit prédateur qu’est le moustique tigre. La chaleur et l’humidité de ces dernières semaines mettent donc l’ARS en alerte. L'Agence de Santé demande à tous de le combattre avec des actions de prévention et de surveillance.

Son léger zzzzz vous fait bondir ? Vous n’êtes pas le seul, les autorités sanitaires aussi. Elles agitent le drapeau rouge et lancent, cette année encore, la campagne de prévention habituelle.

La moitié des habitants du Limousin touchée 

Implanté dans deux départements, en Corrèze depuis 2017 et en Haute-Vienne depuis 2020, le moustique tigre touche la moitié des habitants du Limousin. Seule la Creuse reste épargnée.

Ce petit insecte peut transmettre la dengue, le chikungunya ou le virus Zika. Les symptômes, quand il y en a, sont une fièvre supérieure à 38,5°C d'apparition brutale, des douleurs musculaires et/ou articulaires, des maux de tête, une éruption cutanée, ou encore une absence de signes respiratoires.

Originaire des forêts tropicales d’Asie du Sud-Est, le prédateur a réussi à proliférer dans 80 pays du monde. En France, sur 96 départements, l’espèce en a envahi 78. En un an, 195 communes supplémentaires ont été colonisées dans la région Nouvelle-Aquitaine.

Heureusement, il n’y a actuellement pas d’épidémie de chikungunya, de dengue ou de Zika en France métropolitaine. Selon l’Agence Régionale de Santé, "jusqu’à ce jour, l’ensemble des cas de dengue qui ont fait l’objet d’investigations dans le Limousin sont des cas dits « importés ». Les patients ayant généralement contracté la maladie hors du territoire métropolitain. En 2023, aucun cas importé de Chikungunya n’a été enregistré en Corrèze et Haute-Vienne."

Lutter contre les gîtes larvaires

Avec ses cinq millimètres de grandeur, aussi minuscule soit-il, le parasite peut piquer jusqu’à vingt fois d’affilée et le culicidé fait partie des cent espèces les plus invasives au monde.

À Brive-la-Gaillarde, il y a deux ans, l’agglomération a investi 10 000 euros dans plus d’une centaine de pièges dans deux quartiers différents. Mais ces équipements n’obtiennent pas les résultats escomptés, selon les professionnels.

Elle a aussi mis en place des référents moustique tigre dans chaque quartier de la ville et une brigade d’agents dédiés à sa surveillance et à sa prévention. Cette année, la mairie l’agrandit avec six personnes au lieu de quatre. Elle traite les avaloirs avec des biocides, visite les jardins des particuliers pour repérer et supprimer les gîtes larvaires... Ces gîtes sont des eaux stagnantes dont les hauteurs d’eau fluctuent. Quand l’œuf éclos, une larve émerge et va se développer dans ces eaux avant d’en sortir pour devenir adulte.

Grâce à cette brigade, la ville de Brive a réussi à éradiquer les gîtes de ses cimetières. "Ça va beaucoup mieux", confie Marie Findeling, déléguée à la salubrité et à la tranquillité. On avait pris un arrêté pour que les agents puissent retourner les soucoupes. On a nettoyé et traité les cimetières plus souvent et cela porte ses fruits puisque, pour l’instant, il n’y a pas de gîte larvaire." 

Cette année, la brigade s’attelle à la sensibilisation d’un nouveau public, les enfants. Conseillée par l’ARS, elle organise des ateliers dans les écoles. "On leur apprend à trouver les gîtes larvaires, à mettre des voiles sur les descentes de gouttière, ou près des récupérateurs d’eau."

À Limoges, la colonisation du moustique tigre n’est confirmée que depuis un an. Le quartier Raoul Dautry est particulièrement touché. Ce jeudi 20 juin 2024, la mairie a organisé un colloque pour former une dizaine d’agents : "On met le paquet cette année, c’est une nouveauté pour nous", explique Matthieu Parneix, conseiller municipal chargé de la politique de santé à la ville de Limoges. Comme à Brive, elle veut prévenir les habitants pour éviter autant que possible la propagation de l’ennemi. "La pluie suivie des chaleurs à venir est propice à l’installation du moustique. On craint que la ville soit colonisée".

Entre le mois de mai et le mois de novembre, la surveillance est vivement conseillée. Pour adopter les bons gestes contre le moustique tigre, vous pouvez vous rendre sur le site de l’ARS Nouvelle-Aquitaine.

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