Chlorpromazine : un psychiatre de Limoges temporise ce nouvel espoir contre le COVID-19

Une étude clinique visant à évaluer les effets de la chlorpromazine sur le COVID-19 a été lancée. Un psychiatre de l’hôpital Esquirol nous donne son avis sur la question.
 

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Pour lutter contre le COVID-19, les chercheurs explorent plusieurs pistes. À Limoges, le laboratoire B Cell design tente d’identifier les anticorps protecteurs qui permettront de tuer le virus. Une démarche qui risque de prendre du temps.
 
Puisqu’il y a urgence à trouver un traitement, d’autres scientifiques essaient de lutter contre ce coronavirus avec des molécules déjà existantes. C’est le cas du professeur Didier Raoult, avec l’hydroxychloriquine à Marseille.

À Paris, des médecins de l’hôpital St-Anne, où ont été inventés les premiers neuroleptiques, se sont rendu compte que les patients atteints de troubles psychiques - auxquels ils avaient prescrit de la chlorpromazine - étaient moins touchés par le COVID-19.

Les effets de cette molécule ont été testés in vitro et les résultats sont prometteurs. La chlorpromazine pourrait agir comme un inhibiteur de l’entrée du virus dans les cellules. C’est pourquoi une étude clinique sur une quarantaine de patients a été lancée. Les résultats seront connus en septembre.
 

L’avis d’un psychiatre à Limoges

La docteur Mirvat Hamdan-Dumont travaille en unité fermée à l’hôpital psychiatrique Esquirol. Elle utilise des antipsychotiques et neuroleptiques au quotidien. Elle reste très prudente sur les effets possibles de la chlorpromazine et attend les résultats de l’étude :

Une discordance a été observée entre le taux d’infection et le développement des symptômes chez les soignants par rapport aux patients infectés. Maintenant, le fait de prendre ce neuroleptique n’est certainement pas le seul facteur pouvant expliquer une telle différence d’incidence des symptômes.

L’étude sur la chlorpromazine devra par ailleurs prendre en compte le rapport bénéfice-risque de ce médicament qui présente des effets secondaires notables.

Ça peut être une sédation importante, des raideurs, de la constipation et d’autres effets loin d’être anodins.
 

Prescription médicale

Alors le docteur Hamdan déconseille pour l’instant fortement la prise de ce médicament contre le COVID-19.

Attendons septembre pour voir si ça vaut le coup. À ce moment-là, il faut bien sûr que ce soit fait sous contrôle médical. Les informations vont vite sur les réseaux sociaux. Le rôle des scientifiques est de temporiser. Alors ne mettons pas la charrue avant les bœufs.

 

 
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