La dépendance aux « opioïdes » est un sujet de préoccupation majeur aux Etats Unis. Dans une moindre mesure, la France est aussi concernée. Comment réagir ?
Vous avez peut-être entendu parler de la crise des opioïdes aux Etats Unis : des médicaments très efficaces pour soulager la douleur, mais extrêmement addictifs. On comptait aux USA 72 000 morts d'overdose pour la seule année 2017.
La France n'est heureusement pas touchée dans les mêmes proportions, grâce à un système de santé plus protecteur. Mais cette nouvelle addiction existe bien.
A Limoges, des médecins se mobilisent pour aider les patients concernés.
Dépendance et sevrage
Dans notre reportage, nous avons notamment rencontré Vanessa, une mère de famille atteinte de fibromyalgie.
Pour calmer des douleurs intenses et lutter contre l'épuisement, elle a eu recours au Tramadol ; c'est un antidouleur, un opioïde.
Le traitement s'est prolongé plusieurs années, avec de sérieux effets sur son comportement, et une véritable dépendance.
Elle a dû suivre un important sevrage, avec l’accompagnent du centre antidouleur du CHU de Limoges.
Aujourd’hui, elle ne prend plus d'opioïdes. Ses nouvelles thérapies : la méditation, l'hypnose, et la natation…
Mieux comprendre la douleur
Selon le docteur Gaëlle Martiné, médecin algologue au CHU de Limoges, un excès d'opioïdes peut même accentuer les douleurs, et on traite parfois plus les symptômes de manque que la douleur elle-même.
Pour mieux comprendre, il faut connaître le mécanisme de la douleur. Une alerte est transmise au cerveau en passant par la moelle, et le cerveau répond par la douleur. Le cheminement est long et complexe, et en cas de douleur chronique, l’enjeu est de traiter le bon endroit avec la bonne méthode.
L’objectif du médecin n'est donc pas de faire la chasse aux opioïdes, mais plutôt de sensibiliser les autres médecins et les patients aux conséquences de leur utilisation.