La cité Pierre-de-Coubertin dans le quartier de Beaublanc à Limoges n'existera bientôt plus que dans les archives. Construite dans le quartier de Beaublanc en 1976, plus personne n'y habite depuis 2017. Les 4 immeubles sont en train d'être détruits pour laisser place au futur pôle sportif urbain.
La cité Pierre-de-Coubertin, entre Beaublanc et le Vigenal, Anthony Da Silva y a vécu avec toute sa famille jusqu'en 2015 : "On était tout le temps ensemble, pratiquement toute ma famille, mes oncles, mes cousins, mes cousines, mes parents, mes grands parents, mes arrières grands-parents, tout le monde était là."
C'est mon quartier, je l'aime de tout mon coeur.
Un quartier, construit sur un domaine acquis par la municipalité en 1921, où vont se succéder plusieurs générations comme l'explique l'historien Michel Kiener : "Tout commence avec l'installation de baraquements en bois qui viennent d'ailleurs, du centre ville. C'était des baraquements imaginés pour les prisonniers allemands, qu'on installe là et qui servent de cité d'urgence."
En effet, dans les années 50, il faut faire face, à une grave crise du logement, après la construction de baraquements, des chalets seront érigés en 1963, ce sera la cité des rapatriés d'Algérie. Espagnols, Portugais, gitans et Algériens, se côtoient alors. En1969, les baraquements en bois sont déclarés insalubres, et à cet emplacement, voit le jour le projet de construction d'une cité de transit, où seront relogées de nombreuses familles. Les chalets, de la cité des rapatriés, eux, perdureront jusque dans les années 80.
"La cité Pierre-de-Coubertin permettait de reloger des gens qui venaient de la cité de la Vienne qui étaient complètement pourrie. On estime en 1973 qu'elle est insalubre et on décide la construction de la cité telle qu'on la connue et qui est en train d'être démolie aujourd'hui." Explique Michel Kiener.
Il s'agit alors de ce que l'on appelle à l'époque d'une "cité de transit" c'est ce qu'expliquait Christian Bonnet, secrétaire d'Etat au logement en 1974 : "La cité de transit s'inscrit dans le cadre d'une politique sociale du logement et d'une résorption des logements qui ne correspondent pas aux normes d'un pays comme le nôtre à l'époque dans laquelle nous vivons".
C'est en 1976, que la construction des quatre immeubles,70 logemeents sociaux, s'achève.
"Il faut imaginer que le vieux Limoges était surpeuplé à un point inimaginable dans les années 1950-55. Et pour les familles, y compris celles avec 3,4, 5 enfants, ces logements étaient une providence." Précise l'historien.
Un parking de 250 places, remplacera bientôt ces immeubles, il sera intégré au pôle sportif urbain de Beaublanc.