L'unité de recherche CNRS en immunologie de l'Université et du CHU de Limoges a mis en évidence le mécanisme de fabrication de la cellule à la base des anticorps impliqués dans les allergies.
Des anticorps à double tranchant
Ces anticorps ont deux caractéristiques : ils sont très peu nombreux dans notre organisme - 100 000 fois moins nombreux que les anticorps classiques - mais ils sont aussi extrêmement puissants.C'est une bonne chose car ils permettent de lutter efficacement contre certaines agressions, notamment des venins, toxines et parasites, mais ces anticorps sont aussi à l'origine de l'apparition des allergies.
Une avancée scientifique essentielle
Pendant 5 ans, l'unité de recherche en immunologie dirigée par le Pr Michel Cogné a travaillé sur ces cellules, et mis en évidence un mécanisme d'auto-censure, voire d'auto-destruction de ces cellules qui explique le fait qu'elles soient si peu nombreuses.Mais lorsque ce mécanisme de régulation ne fonctionne pas, des allergies apparaissent.
La compréhension de ce mécanisme permettra donc d'agir sur ces dysfonctionnements et donc de tenter de lutter contre certaines allergies.
Ces anticorps très puissants pourraient également être utilisés dans le traitement d'autres maladies comme les lymphomes.
Publication internationale
La découverte, sous embargo jusqu'à 18h aujourd'hui, est désormais publique : elle vient d'être publiée sur le site de Cell Reports, l'un des journaux américains les plus prestigieux en matière de biologie.Pour l'Université de Limoges et son unité CNRS, cette reconnaissance internationale est un atout considérable.
Reportage de Gwenola Bériou et Margot Blanloeil. Montage d'Alain Lafeuille. Intervenants : Brice Laffleur (post-doctorant en immunologie), Pr Michel Cogné (directeur de l'unité CNRS Immunologie - Université de Limoges / CHRU)