Notre chronique Paroles d'anciens nous emmène à la rencontre de Louis Belair, 92 ans. Dans son garage, il collectionne près de 200 postes de radios qu'il a presque tous réparés. Dans ses albums photos, d'autres souvenirs : ceux qui touchent à ses années d'aviateur à Saint-Junien. De la mécanique à l'aviation... Portrait.
Le garage de Louis Belair est un véritable musée. Près de 200 postes de radio qu'il a tous réparés, ou presque.
J'étais fasciné par ça.
Louis Belair
Les plus anciennes radios datent des années trente. Près d'un siècle plus tard, certaines émettent encore. Louis Belair, ancien électricien leur a consacré sa vie. "J'étais fasciné par ça. La musique, la parole passait dans l'air, on ne la voyait pas passer. Le poste pouvait la reconstituer." confie Louis Belair, 92 ans.
Des postes à galènes, des radios TSF, des transistors...Et dans cette impressionnante collection, une pièce a une valeur bien particulière. Elle date de 1938. "C'est le premier poste que j'ai entendu et vu et j'ai eu le plaisir, par la famille, de le récupérer, donc celui-là, c'est un peu mon préféré."
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Lorsqu'il prend sa retraite, au lieu de se débarrasser des vieux postes entreposés dans son atelier, Louis Belair les récupère et en achète d'autres dans des vides greniers. Son passe-temps : leur donner une seconde vie. Il les répare, remplace des pièces.
Trente ans plus tard, il ne peut toujours pas s'en empêcher. En témoigne ce poste qu'il vient tout juste de démonter. "De la fumée sort, donc il ne faut pas insister. Il faut chercher pourquoi", dit-il d'un air amusé. Aujourd'hui, Louis Belair prend encore le temps de réparer des postes ramenés par ses proches.
Avec la disparition des grandes ondes, il a fallu trouver des solutions pour profiter encore du son émis par les anciens postes, un son bien singulier. "En branchant un adaptateur FM dans la prise pick-up, on refait fonctionner le poste avec son haut-parleur d'origine et sa partie amplificateur d'origine. Donc on a le son d'époque mais on peut capter la FM".
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Des airs de famille
Son nom le prédisait : Louis Belair devait être aviateur. Il décroche son brevet de pilote à 62 ans et a plus de 400 heures de vol à son actif.
Cette passion lui a été transmise par l'un de ses fils. Il fut longtemps le doyen des pilotes de Saint-Junien. En effet, pour lui, tout à commencé sur ses terres. "il a fallu cette fête à Châlus pour que ça me redonner envie et alors, ce concours à l’aérodrome de Saint-Junien, mon fils s'est retrouvé là-dedans. Alors là, mes copains m'ont poussé. Ils ont vu que ça m'intéressait, ils ont dit ça fera un client de plus."
Un client, puis deux. Avec sa compagne Moïsette, ils découvrent la France par les airs jusqu'en 2015. "Le Mont-Blanc, c'est quand même impressionnant. Et le pic du Midi aussi, les Pyrénées, c'était superbe. On a fait le tour, c'est des moments inoubliables".
La mécanique, l'aviation, les radios TSF... Tous ces souvenirs, Louis Belair les garde précieusement dans son musée comme il l'appelle. Un musée qu'il fait visiter aux curieux, pour le plaisir de leur faire écouter un petit air, un bel air, à son image.
