Pendant plusieurs années, les habitants du quartier du Vigenal à Limoges expliquent avoir vécu dans un climat d'incivilités permanentes. Depuis un mois, le calme semble de retour dans ce quartier. Réactions.
"On avait pas mal de problématiques de mécanique sauvage, de dépôt de palette, d'occupation aux abords des bâtiments et ça gênait les voisins. Aujourd’hui, on n’a plus de problématiques de ce genre dans le quartier. C’est une satisfaction totale, les gens sont heureux."
Les habitants du Vigenal à Limoges ne cachent pas leur soulagement. Depuis plusieurs années, le quotidien dans deux bâtiments du quartier n'était pas de tout repos, selon ces derniers qui mettent en cause le comportement de plusieurs familles. Mais depuis quelques jours, ces incivilités qui s'accompagnaient également de combats de coqs, ont pris fin.
"C’était l'enfer avant avec des agressions permanentes. C’était une casse automobile illégale. C’était très difficile de faire bouger les choses", témoigne un riverain qui a souhaité rester anonyme.
Un quotidien difficile à l'origine des plaintes, mais également d'une pétition en 2022 signée par une centaine d'habitants.
Habitante du quartier Vigenal, Bérénice* avoue avoir pensé à déménager : "Je me sens au paradis, on vit sans bruit, sans rien. Avant, je me sentais en danger, ça lançait des pierres, des bouts de bois. C’était insupportable. Ils faisaient des barbecues jusque tard, c’était impossible de dormir. Il ne fallait rien leur dire."
Il faut que ce quartier soit un mélange de personnes adultes, âgées et jeunes. Que les gens puissent se rassembler ici, qu'ils soient en sécurité.
Habitant du quartierà France 3 Limousin
Un immeuble vieillissant
Ces incivilités ont été signalées dans deux immeubles vieillissants construits dans les années 70. La rénovation étant envisagée, les quarante logements se sont progressivement vidés ces deux dernières années. Les familles présentes, dont certaines mises en cause par le voisinage, ont été relogées dans différents quartiers. Le dernier occupant encore sur place en 2024, a quitté les lieux au cours du mois de février. Nous ne sommes pas parvenus à le contacter.
Depuis, le bailleur social se charge du nettoyage des lieux - chargés d'encombrants - et de la sécurisation du site. "On a procédé à l'entôlage du rez-de-chaussée et du premier étage. On a coupé les compteurs pour que le bâtiment ne soit plus alimenté. Plus personne ne peut rentrer, on a condamné tous les accès", détaille Sibel Slim, directrice de proximité de Limoges Habitat.
Une autre habitante, résidant dans ce quartier depuis 56 ans, confie avoir eu bien des difficultés auparavant. "On est tranquille maintenant. Avant, on m’a agressé cinq ou six fois. Ils m’ont envoyé des pierres. Elles atterrissaient jusque dans la salle à manger, c’était une catastrophe. Maintenant qu’ils sont partis, c'est plus calme. On peut laisser les volets ouverts, ça ne risque rien. Ça faisait quinze ans qu’ils nous embêtaient, je suis plus tranquille à présent. On peut respirer, prendre l’air, mais avant, on ne pouvait pas." Aujourd'hui, cette dernière espère voir les deux bâtiments démolis pour "quelque chose de bien et de propre."
Concernant l'avenir des deux bâtiments vieillissant : aucune décision n'a été prise pour le moment. Des pistes comme la réhabilitation ou la reconstruction totale ne sont pas exclues.
*Le prénom a été modifié pour couvrir l'anonymat de la personne.