Commerce : l'hémorragie des enseignes de prêt-à-porter se poursuit à Limoges, "les magasins indépendants tiennent mieux le choc"

Depuis ce lundi 8 janvier, le magasin de chaussures Minelli a définitivement plié boutique au bas de la rue du Clocher à Limoges. Dernière fermeture d'une longue liste de marques de prêt-à-porter qui disparaissent du centre-ville.

Ils ne souhaitent pas s'exprimer ce mercredi. Mais pour les trois salariés du magasin Minelli de Limoges, la fin de leur magasin de chaussures, présent au bas de la rue du Clocher depuis plusieurs décennies, n'est pas une surprise.

Placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Marseille depuis le 28 septembre dernier, l'enseigne Minelli a été reprise par Mes Demoiselles Paris, une marque de mode féminine. Sur les 579 salariés de la marque, seuls 213 employés seront conservés. 

Minelli Limoges, liquidé...

Des 120 boutiques ne resteront en France que 39 succursales, huit corners de grands magasins et seize boutiques affiliées. Limoges ne fait pas partie du lot. Dans les colonnes de notre confrère du Parisien, Christian Macquaire, délégué syndical CFE-CGC parle "d'une saignée au niveau social qui est dure à vivre, mais celle-ci était quasi obligatoire quand on voit le périmètre de l'enseigne et la crise traversée par le secteur."

Un secteur en crise

Camaïeu, San Marina, Burton, André, Chauss expo en zone industrielle nord... En quelques mois, de grandes marques de prêt-à-porter ont fermé leur rideau à Limoges.

En février 2024, ce sera au tour de C&A de disparaître des galeries du Centre Saint-Martial, laissant une surface vide de plus de 1 500 m². "On dépend de la santé des marques nationales, explique Géraldine Parthonnaud, la directrice adjointe du centre Saint-Martial. Avec la conjoncture, les gens consomment différemment. On doit suivre les tendances des consommateurs. Il faut savoir s'adapter, mais d'autres marques sont en train de se développer."

Ces franchises sont nationales, ce n'est pas la faute de Limoges. Ce système de vente n'est plus adapté !

Jean-François Pailloux, président de l'association "Pignon sur rue 87"

Un système à bout de souffle pour le président de l'association "Pignon sur rue 87" qui regroupe une centaine de commerçants limougeauds. Depuis la Covid et l'arrivée en force d'internet, les modes de consommation ont changé. "Les magasins indépendants tiennent mieux le choc que ces grands groupes, analyse Jean-François Pailloux. Artisanat local, produits innovants que l'on ne trouve pas sur le web. Finalement, beaucoup de boutiques indépendantes s'en sortent mieux avec leurs propres produits, pas plus chers et de meilleure qualité." 

Une solution : la piétonisation ?

Aujourd'hui, les grandes enseignes représenteraient environ 30% des commerces de la ville de Limoges. Le textile moyen de gamme est en souffrance depuis plusieurs années, mais, une fois fermés, certains pas-de-porte ne restent pas vides très longtemps, à l'image d'une partie de la rue Jean Jaurès. "Opérabis, Chez Sylvain et même une grande chaîne comme Starbucks investissent des locaux abandonnés. Cela montre que certains secteurs peuvent être dynamiques dans le centre, notamment les commerces de bouche." Certains emplacements de magasins, comme celui d'André, fermé depuis avril dernier, n'ont pas trouvé preneurs, mais l'adjoint au maire chargé du commerce, Rémy Viroulaud, semble confiant. Il plaide pour une piétonisation plus grande du centre-ville.

No parking, no business, cela vaut pour la périphérie, pas pour le centre-ville de Limoges. La piétonisation, c'est l'avenir !

Rémy Viroulaud

Adjoint en charge du commerce à la ville de Limoges

Piétonniser pour attirer le chaland, un axe que souhaite développer la ville de Limoges pour rendre l'hypercentre plus accueillant. Une promesse de campagne faite par l'actuel maire Roger-Emile Lombertie, il y a plus de neuf ans, à l'orée de son premier mandat en 2014. Longue est la route...

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