Deux braquages de bureaux de tabac ont eu lieu ces six derniers mois à Limoges. S'il faut se garder de parler de séries, ces commerces restent très vulnérables à ce type d'attaque. Difficilement vécues par les propriétaires, elles laissent des séquelles.

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Dimanche 7 janvier, 21 h 30, un homme en sweat à capuche attend que le tabac se vide pour passer derrière le comptoir. Sous la menace d'une arme, il se fait remettre tout le contenu de la caisse. "La plupart du temps, les braqueurs s'intéressent au tabac. Le prix augmente. Ils veulent des cartouches. Mais là, il s'est dirigé directement vers les caisses, a menacé les employés avec une arme. C'est là qu'on se rend compte qu'on a un métier à risque. On brasse énormément d'argent", se désole Valérie Marsalaud, présidente de la Fédération des buralistes de la Haute-Vienne. 

Un traumatisme

C'est le deuxième braquage en quelques mois. En août, le patron du bar tabac de la Mauvendière a été victime d'un semblable larcin. Son avocat, Lionel Magne, raconte. "Une personne rentre dans le bar-tabac et met une lame, comme on dit, un couteau sous sa gorge, en demandant qu’on lui donne les jeux à gratter, les cartouches de cigarettes, etc. Ça va très très vite, mon client a très très peur évidemment et la personne est ensuite interpellée et sera jugée en comparution immédiate. Le préjudice le plus important, c'est le préjudice moral. Mon client est toujours marqué".

Quel est le profil des braqueurs ? Contrairement à ce que l'on peut penser, les auteurs sont assez souvent inexpérimentés, et, du fait de cette inexpérience, la situation peut dégénérer rapidement.

"Ils prennent beaucoup de risques pour pas grand-chose. Ils croient avoir de l'argent facile en faisant juste peur. Sauf que dans la plupart des dossiers que j'aie pu voir, l'auteur est aussi en panique que la victime et c'est là qu'un drame peut se jouer et des vies se briser". 

Ces affaires se jouent le plus souvent en correctionnelle, les délais plus rapides facilitant le remboursement par les assurances. Il arrive toutefois qu'elles arrivent aux assises. Lionel Magne se souvient d'une peine de huit ans infligée à un mineur après un braquage à Limoges en 2018.

Quels recours face à la violence ?

Deux braquages et une quinzaine de cambriolages ont touché les bureaux de tabac de Haute-Vienne en un an. Certains l'ont été plusieurs fois en l'espace de quelques jours, malgré les normes de sécurité imposées par les assureurs. Une série d'équipements : brouillard, alarme, coffre-fort, rideau métallique. L'idée est sinon d'empêcher, mais du moins de retarder le cambrioleur. 

Pour avoir une chance de se faire rembourser, il faut évidemment tenir un compte scrupuleux des stocks pour bien établir ce qui a été volé et se faire rembourser de manière adéquate par son assureur. La conjoncture n'est pas bonne, au niveau national, le nombre de braquages augmente sensiblement (+2% des vols avec armes entre 2021 et 2022).

Malgré tout, il reste 192 buralistes en Haute-Vienne. Le métier reste attractif et les inconvénients ne dissuadent pas les vocations. 

Récit : Nicolas Chigot avec Sébastien Laporte

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